Il devient courant pour les entreprises de déléguer certaines activités à des prestataires externes. Ces derniers peuvent se trouver dans le même pays, la même région, ou se trouver de l’autre côté du globe. Dans ce dernier cas, on parle de délocalisation. Le type de délocalisation dépend des objectifs de l’entreprise.
Définition de la délocalisation
La délocalisation consiste, pour une entreprise, à transférer une partie de ses activités, généralement une unité de production, avec les ressources nécessaires (capitaux et employés) vers un pays étranger. Apparue avec la mondialisation économique, cette démarche est justifiée par la recherche d’avantages compétitifs dans le pays de destination :
- une main-d’œuvre moins coûteuse, parfois plus abondante, ou plus qualifiée ;
- de meilleures infrastructures ;
- un environnement juridique plus favorable (une réglementation plus souple en matière d’exigences environnementales par exemple, un droit du travail moins rigide que dans le pays d’origine) ;
- une fiscalité plus attractive ;
- un accès plus facile aux matières premières, surtout lorsqu’il s’agit de ressources naturelles, évitant le transport ;
- le rapprochement avec un pôle de compétitivité pour des impératifs technologiques.
La délocalisation peut également être un moyen de s’introduire sur un marché difficile d’accès ou présentant un fort potentiel de demande, afin d’offrir de nouveaux débouchés à l’unité de production.
Quelles différences avec la relocalisation ?
Après des décennies de multiplication des délocalisations, depuis quelques années, un essor du mouvement inverse est observé. Les entreprises ferment leurs sites de production situés dans les pays tiers moins onéreux en termes de salaires, et rapatrient leur personnel et leurs capitaux vers le pays d’origine pour différentes raisons :
- réduire leurs coûts logistiques, ainsi que les délais d’approvisionnement en matières premières ;
- se rapprocher de leurs clients ;
- améliorer la qualité de leurs produits et services.
La DGCIS (Direction générale de la compétitivité de l’industrie et des services), rattachée à Bercy, a établi une typologie des relocalisations opérées par les entreprises françaises suivant trois logiques économiques :
Les relocalisations d’arbitrage
Elles sont souvent réalisées par de grands groupes, et permettent de comparer différents sites potentiels. Ces entreprises disposent de ressources importantes pour revenir sur leur décision, le cas échéant.
Les relocalisations de retour
Elles sont une réponse à l’échec d’une délocalisation. Elles peuvent être dues à :
- la disparition des avantages comparatifs ayant motivé le déplacement de la production (hausse des coûts de production ou durcissement de la réglementation dans le pays d’accueil) ;
- l’apparition de coûts cachés ou de délais imprévus (notamment liés au transport) ;
- des problèmes de qualité dus à une main-d’œuvre moins qualifiée et/ou moins rigoureuse, et susceptibles de nuire à l’image de la marque ou de l’entreprise ;
- la multiplication des contrefaçons ;
- les risques liés aux pays concernant sa situation politique, mais également certaines pratiques non-éthiques comme le travail des enfants, l’exploitation des travailleurs, l’impact environnemental de l’activité proprement dite ou des activités annexes (extraction de ressources naturelles par exemple).
Les relocalisations de développement compétitif
Elles sont motivées par le besoin de se rapprocher des compétences qui leur font défaut, des marchés de consommation ou des centres de décision. Elles sont particulièrement intéressantes pour les PME, qui peuvent vendre leur production directement sur le marché, plutôt que de s’imposer des exportations/importations, sources de dépenses additionnelles.
Les types de délocalisation
Deux types de délocalisation peuvent être mis en œuvre :
La délocalisation verticale
Une entreprise, généralement implantée dans un pays industrialisé (Europe occidentale, États-Unis, Japon…), ouvre un centre industriel dans les pays émergents ou en voie de développement, dans lesquels elles peuvent alléger leurs coûts de production, le plus souvent en Asie du Sud-Est, en Afrique, en Europe de l’Est, au Maghreb… On parle ainsi de délocalisation « Nord-Sud » ou « Nord-Est européen ».
La délocalisation horizontale
Une entreprise basée dans un pays industrialisé déplace tout ou partie de ses activités vers un autre pays industrialisé. Par exemple, Valenciennes, ville du nord de la France, héberge une usine du constructeur japonais Toyota.