Pour étendre leurs activités, renforcer leur position sur le marché et se distinguer de leurs compétiteurs, les entreprises recourent souvent à l’intégration horizontale ou verticale. Ce guide fait un focus sur l’expansion horizontale, une stratégie de croissance courante, sous la forme d’une acquisition ou d’une fusion, et qui présente de multiples avantages.
C’est quoi l’intégration horizontale ?
L’intégration horizontale consiste pour une entreprise à créer ou acquérir ou fusionner avec une ou plusieurs sociétés au sein de la même industrie. Ces dernières peuvent être des concurrents directs, ou des entreprises commercialisant des produits similaires ou de substitution, avec leurs réseaux de distribution. Les entités absorbées, qui opèrent sur un même niveau de la chaîne de production, regroupent leurs actifs et leurs opérations. C’est par exemple une solution efficace pour se lancer dans un pays étranger en bénéficiant d’une structure déjà établie.
Sur certains marchés, les multinationales absorbent systématiquement les entreprises susceptibles de représenter une menace. Cette stratégie désignée par « consolidation sectorielle » renforce leur position dominante, parfois jusqu’à établir un monopole mondial, bien que les lois antitrust existent pour prévenir les fusions et acquisitions dites prédatrices. Lorsque la concentration horizontale porte sur une filière entière, on parle d’une « filière intégrée ».
Quels sont les avantages de l’intégration horizontale ?
L’intégration horizontale permet à l’entreprise d’étendre son réseau, en profitant de plusieurs avantages :
- En réduisant le nombre d’acteurs sur le marché, elle réduit la pression concurrentielle, domine certains segments, et élargit sa base de clients (autres zones géographiques, autres profils…). Elle augmente ainsi ses parts de marché et, par conséquent, son chiffre d’affaires.
- Sa position d’acteur incontournable lui permet d’exercer une forte influence sur le marché, notamment en termes de prix.
- Dans certains cas, l’expansion horizontale vise principalement à préserver sa compétitivité dans un environnement difficile.
- La combinaison des gammes de produits et services des entreprises consolidées offre aux consommateurs un choix plus vaste, avec à la clé des opportunités de ventes croisées. Cette diversification répond mieux aux besoins d’une clientèle plus large et permet de se positionner sur de nouveaux segments de marché, générant de nouvelles sources de revenus.
- La mutualisation des ressources et la rationalisation des processus se traduisent par des économies d’échelle et un gain d’efficacité opérationnelle. Il en résulte une réduction des coûts de production et de distribution, au profit d’une rentabilité globale accrue.
- L’augmentation du volume de production et la détention d’une part conséquente du marché permis par l’expansion horizontale confèrent à l’entreprise un pouvoir de négociation plus important auprès des fournisseurs, distributeurs et clients. En position de force pour obtenir des conditions plus attractives, elle diminue son coût de revient unitaire, améliorant ainsi la marge bénéficiaire sur chaque produit vendu.
- L’association des expertises de différentes équipes favorise la recherche et le développement de nouveaux produits et services innovants, avec des dépenses partagées. Cette démarche permet à l’entreprise de se différencier de la concurrence et de contrer la menace des produits de substitution en proposant une offre plus complète et régulièrement renouvelée.
Le succès d’une intégration horizontale nécessite de relever quelques défis : les différences culturelles entre les salariés des entreprises consolidées, la perte de flexibilité, sans oublier les contraintes réglementaires. Des problèmes liés au rebranding ou au co-branding peuvent également apparaître.
Quelle est la différence avec la stratégie d’intégration verticale ?
Alors que l’intégration horizontale consiste à prendre le contrôle de sociétés proposant des produits ou services similaires sur un même niveau de la chaîne de valeur, l’intégration verticale désigne le rachat d’activités commerciales afin de contrôler l’ensemble des étapes de la production d’un bien ou d’un service.
De la fourniture des matières premières, en passant par la fabrication, jusqu’à la distribution, l’entreprise maîtrise la totalité de la chaîne de valeur, d’amont en aval. En outre :
- l’intégration verticale lui offre une sécurité accrue sur l’approvisionnement et la commercialisation de ses produits et services ;
- elle économise sur l’achat de produits intermédiaires et accroît ses marges en conséquence ;
- elle maîtrise la qualité et profite d’une circulation plus fluide des informations tout au long de la chaîne d’approvisionnement ;
- la possibilité de gérer sa propre logistique réduit les délais de livraison et de transport ;
- enfin, une telle stratégie lui donne un accès plus direct aux clients via de nouveaux canaux de distribution.
À la différence de l’intégration horizontale, l’entreprise acquiert des acteurs qui n’appartiennent pas au même secteur, mais ont des métiers complémentaires, et la précèdent ou lui succèdent dans la chaîne de production. L’entreprise peut ainsi devenir son propre fournisseur pour un intrant clé de ses produits, ou racheter ses anciens fournisseurs. Elle peut également décider de faire passer sous son giron certains distributeurs ou points de vente au détail.
Il reste que, en contrepartie d’un meilleur contrôle, elle s’expose à des coûts d’organisation et de coordination élevés. Par ailleurs, elle concentre l’intégralité de ses ressources dans une seule approche, ce qui peut s’avérer risqué.