Le télétravail trouve petit à petit sa place en France mais le plus souvent dans un cadre non règlementaire puisque seul un tiers des salariés qui travaillent en dehors de leur entreprise le font sont couverts par un accord avec leur employeur. C’est ce qui ressort d’une enquête sur le télétravail et les tiers-lieux réalisée par les organisateurs du Tour de France du télétravail.
La mobilité au travail et le télétravail des français en hausse
Selon l’enquête, publiée ce 21 mars, 16,7 % de la population active travaille en dehors de son bureau plus d’un jour par semaine aujourd’hui en France, soit 4 270 000 personnes. La mobilité au travail des actifs français est donc plus élevée qu’il n’y paraît et la France, qui connaissait un certain retard dans ce domaine, semble combler peu à peu ce déficit sur d’autres pays précurseurs tells le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou les États-Unis. En outre, 73 % des salariés qui ne télé travaillent pas encore aimeraient le faire.
Le télétravail serait ainsi pratiqué entre une et deux journées par mois par 37 % des répondants, une à deux journées par semaine par 34 %, de 3 à 4 jours par semaine par 14 %, et à plein temps pour 15 % des sondés. De plus, pour les travailleurs, ce mode d’organisation semble permettre une meilleure efficacité et une meilleure concentration (82 %), une diminution du stress et de la fatigue (80 %). En revanche, seuls 23 % des répondants estiment que le télétravail contribue à renforcer le lien avec l’entreprise.
Émergence des tiers lieux et espaces de coworking pour travailler à distance
Les lieux de télétravail, dénommés Tiers-lieux, sont quant à eux de plus en plus nombreux. En effet, 435 centres d’affaires, une centaine d’espaces de coworking et 57 télé centres existent en France, répartis de façon assez égale sur le territoire. Ce sont surtout des indépendants qui utilisent ces espaces, même si 38 % d’occupants sont des salariés. Parmi eux, 52 % viennent de PME/TPE, et 15 % de grandes entreprises. Les salariés y travaillent essentiellement pour la proximité de leur lieu d’habitation, pour le matériel informatique et les possibilités technologiques qu’offrent ces bureaux (visioconférence, téléphonie…), mais aussi les échanges et contacts qu’ils peuvent avoir avec d’autres télétravailleurs.
« Les tiers-lieux sont des endroits propices aux rencontres et aux échanges qui sortent du cadre du domicile et du bureau. En moins de 6 ans, leur nombre a explosé grâce notamment à la création de 2 200 espaces de coworking dans le monde », explique David Réchatin, Fondateur d’Openscope, un des organisateurs de ce Tour de France.
Portage salarial et télétravail font bon ménage…
Le travail par missions s’adapte particulièrement bien au télétravail. Le travail d’expert consiste à rédiger des comptes rendus d’expertise, des fiches de préconisations, à faire des analyses de données recueillies sur le terrain toutes choses qui font qu’une grande part de l’activité de consultant porté peut se faire de chez soi. Le portage salarial fait partie d’une famille de nouvelles formes d’emploi qui se développe. On peut citer : les Coopératives d’activité, les Groupements d’Employeurs, le travail en temps partagé.
Ces formules regroupent des processus élaborés sur le plan juridique qui offrent aux salariés la possibilité d’entrer dans un dispositif pragmatique pour éviter une remise en cause de leurs moyens de subsistance mais aussi l’isolement et l’inactivité.
Légalisation et introduction du portage salarial dans le Code du travail. le 25 juin 2008 : La loi de modernisation du marché du travail crée un article L.1251-64 du code du travail qui reconnaît le portage salarial : « Le portage salarial est un ensemble de relations contractuelles organisées entre une entreprise de portage, une personne portée et des entreprises clientes comportant pour la personne portée le régime du salariat et la rémunération de sa prestation chez le client par l’entreprise de portage. Il garantit les droits de la personne portée sur son apport de clientèle. »