L’Observatoire du Crédit Agricole Assurances associé à l’institut de sondage IPSOS a fait paraître le 23 janvier 2014, les conclusions d’une étude portant sur l’aversion au risque des Européens, la perception individuelle de la notion de risque et sa perception collective.
Premier enseignement : Au regard de la conjoncture actuelle les Européens considèrent de plus en plus le risque comme un danger. Crise oblige, les chiffres de 2013 sont à la hausse comparés à ceux relevés en 2012 : que ce soit en France, en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni, en Italie ou encore en Pologne, les Européens sont désormais 62% à considérer le risque plutôt comme « un danger à éviter » (+6 points) que comme un stimulant (38% ; -6 points). Seule une minorité des individus sondés considère aujourd’hui que le risque est valorisé dans leur pays (40% ; stable) ou dans l’Union Européenne (48% ;-1).
En entrant dans les détails de l’enquête, on constate des disparités marquées d’un pays à l’autre. Ces différences de perception permettent de poser un constat central : plus les pays sont paralysés par la crise, plus leur population perçoit le risque comme une menace. Plus ces pays sont proches ou sont déjà sortis de cette crise et plus leur population parvient à envisager le risque comme un mal nécessaire, un levier utile et non comme une menace. En somme, ceux qui parviennent à s’adapter à la crise voient le risque de façon pragmatique alors que ceux qui en souffrent s’en méfient.
Focus sur la France, une aversion aux risques particulière
Comme ailleurs en Europe, nos compatriotes interrogés s’accordent à dire que les systèmes de protection sociale doivent être réformés. En moyenne 95% des interrogés estiment que la réforme est une condition sine qua non pour assurer leur avenir. Point saillant, l’étude permet de constater que les Français sont particulièrement attachés au fait que ce nouveau modèle de protection devra chercher à résorber le déficit et à réduire les dépenses publiques puisque (43% des Français contre 33% en moyenne des Européens). Certainement une prise de conscience de l’endettement massif de l’économie hexagonale.
L’étude montre dans le même temps que les Français font partie des rares européens à reconnaitre des atouts leur système de protection sociale, ils reconnaissent que ce système est généreux envers la population. Cependant, ils semblent avoir pris conscience que ce système ne pourra pas perdurer et que réduire le déficit de la dette publique devient un objectif de plus en plus prégnant.
Une aversion au risque en hausse : un sentiment de vulnérabilité qui se renforce
Phénomène générationnel ou national, les Français obtiennent le triste record de ceux qui envisagent leur niveau de vie dans le futur comme inférieur à celui des générations précédentes. Ils sont 60% à considérer qu’ils sont en régression sociale par rapport à leurs aînés au même âge.
Cela concorde avec de nombreuses études qui corrèlent l’appétence pour le risque et le moral des habitants d’un pays. Or, selon un sondage récent de janvier 2014 pour Ouest France réalisé par l’IFOP, seules 30% des personnes interrogées se disant « optimistes » pour l’avenir soit un recul de 14 points de la proportion d’optimistes depuis la dernière étude, réalisée en août 2013, et de 19 points en un an: 49% des personnes interrogées disaient aborder l’avenir avec confiance en janvier 2013. Depuis la création de ce sondage par l’Ifop en février 1995, l’optimisme n’avait chuté qu’une seule fois à un niveau aussi bas, en août 2005. Le pessimisme culmine chez les retraités (76%), les ouvriers (70%), les habitants de communes rurales (72%).
Il ressort du sondage de l’Observatoire du CAA que les individus déjà sondés en 2012 estiment pour la grande majorité qu’ils y a plus de risques aujourd’hui qu’il y a 5 ans qu’ils connaissent des difficultés financières (66% ; -1 point par rapport à 2012), qu’ils basculent dans la précarité (63% ; +4) ou encore qu’ils perdent leur emploi (56% ; +5).
Cependant là encore des disparités peuvent être observées et notamment avec le cas de la Suède qui constitue un contre-exemple extrêmement parlant : seuls 21% des sondés se disent préoccupés par un risque de chômage pour eux-mêmes (contre 56% en moyenne en Europe) et 11% pour leur conjoint / concubin (contre 49% en moyenne). D’ailleurs, les risques de chômage ne figurent pas dans la liste des trois inquiétudes les plus prégnantes en Suède.
C’est également le pays où la notion de risque est la plus valorisée : 57% considèrent le risque comme un stimulant (contre 38% en moyenne dans les autres pays), 61% pensent que pour réussir il faut plutôt prendre beaucoup de risques (contre 45%) et 68% qu’il vaut mieux aujourd’hui enseigner à un jeune que dans la vie, il faut savoir prendre des risques (contre 58%), et où le baromètre de la confiance est l’un des plus élevé d’Europe.
Les observations qui ont été faites permettent finalement de constater que le sentiment de vulnérabilité et de fragilité des Européens est en hausse, et bien sûr spécialement dans les pays qui ont été durement touchés par la crise et que ne parviennent toujours pas à remonter la pente.
Comment conjurer risque et sécurité pour retrouver une activité grâce au portage salarial ?
L’un des facteurs essentiels de cette crainte est la peur de perdre son emploi et la difficulté à en retrouver un nouveau rapidement dans une réelle pénurie des embauches.
A ce titre, le portage salarial peut représenter une solution notamment pour les candidats en reconversion professionnelle ou ceux qui souhaitent devenir freelance.
Il comporte une part positive de risque puisque le consultant, l’expert porté doit trouver par lui-même ses missions. Il est en autonomie professionnelle complète, il est réellement à son propre compte.
Mais dans le même temps, ce système permet, grâce à l’appui de l’entreprise de portage salarial d’assurer à cet entrepreneur d’un nouveau type une sécurité salariale, importante en France, puisque les revenus reversés au travailleur autonome le sont sous la forme d’un salaire et dans le cadre majoritaire d’un CDI.
Concilier une vision positive du risque et limiter l’aversion, la crainte des Français vis-à-vis de la prise de risque, semble donc être possible grâce à cette nouvelle forme d’emploi qu’est le portage salarial.