La pénibilité du travail est un facteur reconnu pour participer à la diminution de l’espérance de vie, c’est pour cette raison que le gouvernement a souhaité mettre en place une mesure de calcul de cette pénibilité. L’objectif est d’adapter l’âge du départ à la retraite pour les travailleurs évoluant dans des conditions de travail difficiles. Le rapport Virville, demandé par le gouvernement et remis ce mardi 10 juin 2014 aux ministères du Travail et de la Santé exposent les modalités d’application du « compte pénibilité » qui pourrait concerner plus d’un salarié sur cinq.
Des critères pour comptabiliser la pénibilité au travail
Ce dispositif dont pourront bénéficier tous les salariés du privé permettrait en effet de comptabiliser la pénibilité du travail de façon annuelle et ce grâce à un système de critères auxquels sont attribués des seuils horaires (entre 450 et 900 heures en fonction du critère). Une fois dépassés, ces seuils rapportent des points aux salariés. Les dix critères retenus font référence :
- à l’environnement de travail (bruit, températures extrêmes, exposition à des produits chimiques)
- aux rythmes d’exécution des tâches (travail de nuit, travail répétitif)
- à l’effort physique produit par le salarié (port quotidien de charges lourdes, postures pénibles).
Une nouvelle sécurisation dans un contexte d’incertitude pour les salariés
L’un des objectifs du compte pénibilité est d’offrir une sécurité aux employés afin qu’ils puissent avoir la possibilité de se former s’ils souhaitent par exemple se reconvertir ou partir à la retraite plus tôt. Une mesure qui intervient dans un contexte où les perspectives pour l’emploi s’avèrent plutôt inquiétantes.
En effet, selon le baromètre de l’emploi du groupe Manpower qui s’appuie sur les réponses de 1000 entreprises françaises situées dans l’hexagone, 90% des entreprises interrogées n’envisagent pas de hausse de l’embauche et 4% envisagent de surcroit de baisser leurs effectifs. L’étude précise que ces prévisions de baisse d’effectifs touchent surtout cinq secteurs sur dix pour la période allant de juillet à septembre. Ainsi les secteurs des transports et de la logistique enregistrent les plus fortes baisses d’effectifs (-12%), suivis par l’industrie manufacturière (-8%).
Le tableau n’est toutefois pas si sombre puisque le baromètre Manpower montre également que dans d’autres secteurs les prévisions sont plus optimistes (par rapport au deuxième trimestre 2014). Ainsi les secteurs agricoles, de la finance et de l’assurance mais aussi de l’immobilier sont les secteurs qui envisagent les plus fortes augmentations d’effectifs pour les mois à venir.
Des perspectives contrastées semblant ouvrir la voie à de nouvelles formes d’emploi comme le portage salarial qui permettent de retrouver une activité rémunératrice quand la source de l’emploi s’est tarie.