Selon le dernier rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) intitulé « Emploi et questions sociales dans le monde 2015 », la tendance qui se dessine est que les emplois stables et à temps plein se font de plus en plus rares dans les nouveaux recrutements.
L’insécurité face à l’emploi de plus en plus importante
Selon le rapport de l’OIT, seul un quart des travailleurs dans le monde disposerait d’un emploi stable et bordé par un contrat de travail à durée indéterminée. Les trois quart restant des travailleurs étant employés à titre temporaire ou avec des contrats à durée déterminée, dans des emplois informels souvent sans aucun contrat, comme travailleurs indépendants ou dans des emplois familiaux non rémunérés.
Le rapport indique que l’emploi salarié ne représente que la moitié de l’emploi global, avec de fortes disparités entre les régions. Par exemple, dans les économies développées et en Europe centrale et du Sud-Est, environ huit travailleurs sur dix sont des employés alors qu’ils ne sont que deux sur dix en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.
La crise : facteur d’accélération de la mutation du travail
Cette progression des relations de travail moins sécurisées s’explique notamment par le ralentissement tendanciel de la croissance économique que le monde connaît depuis le début de la crise économique. Alors que la croissance mondiale était de 4% entre 2000 et 2007, elle atteint depuis lors péniblement les 3%. Le chômage aggrave encore la situation puisque selon l’OIT il atteignait, en 2014, 201 millions et devrait encore progresser durant les 5 ans années prochaines.
Par conséquent dans une économie ou les incertitudes sont grandes, dans laquelle l’investissement productif est en panne les entreprises privilégient le recours à une main-d’œuvre plus flexible et à des contrats plus souples.
Si la crise a eu un rôle majeur quant au développement de la précarisation de l’emploi, elle peut être aussi une opportunité pour prendre en compte cette nouvelle réalité et adapter les politiques du marché du travail aux diverses autres formes d’emploi. Le portage salarial en permettant aux travailleurs d’intervenir sur des missions ciblées tout en lui assurant une sécurité sociale pourrait être une solution qu’il conviendrait de développer plus largement.