La semaine dernière, le Premier Ministre a réuni les partenaires sociaux et les présidents de régions pour une nouvelle « journée de mobilisation pour l’emploi« . Au menu cette fois-ci : le retard de la France sur l’apprentissage.
Cette réunion est au coeur de l’actualité depuis la parution d’une enquête IPSOS dédiée au sujet et la publication par l’Institut Montaigne d’une étude comparative avec la réussite allemande en la matière.
Selon les dernières statistiques du ministère du Travail, 24 375 contrats ont été conclus depuis le début de l’année. C’est 13% de moins qu’entre janvier et mars de l’année dernière. Ces mauvais chiffres pourraient faire de 2015 la troisième année de recul de l’apprentissage en France.
Au regard de ces éléments le maintien de l’objectif de 500 000 apprentis en 2017 par le Gouvernement paraît de plus en plus difficilement atteignable.
Un contexte défavorable au développement de l’apprentissage
Une enquête IPSOS intitulée « les entreprises françaises et l’apprentissage » a récemment tenté d’expliquer les raison du sous développement de l’apprentissage en France. Plusieurs points méritent de retenir l’attention :
- Les entreprises invoquent d’abord la conjoncture économique à 68%
- Viennent ensuite la réglementation et les contraintes administratives. Les entreprises sont en effet nombreuses à pointer du doigt le cadre de réglementation relative à la protection des jeunes travailleurs (57%) ainsi que les contraintes administratives qu’elles considèrent trop lourdes (55%). Un véritable besoin de simplification est par conséquent attendu.
- Il convient enfin de citer les problématiques relatives au financement de ces contrats en alternance. Plus de la moitié des entreprises (53%) se plaignent de l’instabilité des aides et crédits d’impôts et notamment de la réduction des aides à l’embauche d’apprenti en 2013 (500 millions d’euros en moins).
Des propositions pour doper l’apprentissage en France
Si le Gouvernement a annoncé mardi dernier la mise en place d’une « bourse d’apprentissage » pour développer le recours à l’apprentissage, l’Institut Montaigne dans une étude intitulée « l’apprentissage, vaccin contre le chômage des jeunes » propose d’aller plus loin en rapprochant le modèle Français du modèle Allemand.
Selon cette étude, les très bons résultats en ce qui concerne le chômage des jeunes en l’Allemagne (7,8% contre 24,8% en France) s’expliquerait en grande partie par leur modèle de formation et d’accès à l’emploi qui est en grande partie basé sur l’apprentissage.
Ainsi, parmi les propositions avancées par l’Institut Montaigne on peut notamment citer les suivantes :
- Développer une filière de pré-apprentissage au sein-même du collège (dès 14 ans)
- Remplacer les lycées professionnels par des centres de formation d’apprentis (CFA)
- Transférer aux régions la gestion des enseignants des lycées professionnels
Simplification, professionnalisation, expérience : la dynamique semble s’enclencher pour que le marché du travail favorise la mise en adéquation entre les compétences et les besoins des entreprises.