Le commissariat général à la stratégie a présenté mardi son rapport sur les métiers en 2022 et s’est particulièrement intéressé aux professions qui recrutent, notamment dans le secteur de l’informatique. D’ici 2022, le nombre d’emplois devrait progresser de 1,8 % tous les ans dans les métiers de l’IT.
Une progression qui ne tient pas compte de l’aspect exponentiel de ce secteur. Les ingénieurs en informatique seront ceux qui profiteront le plus de cette progression, puisqu’il est prévu la création nette de 90 000 emplois de ce type sur la période 2015-2022.
Un recrutement principalement tourné vers les cadres de l’informatique
Au total, ce sont 191 000 postes qui seraient à pourvoir d’ici 2022 dans les métiers IT, selon l’étude de France Stratégie. Ce chiffre correspond aux 110 000 créations nettes d’emplois prévues sur la période 2012-2022, auquel il convient d’ajouter les postes restés vacants à la suite des 81 000 départs de fin de carrière.
La situation varie cependant selon les familles professionnelles. Ainsi ce sont les ingénieurs en informatique et télécom qui connaissent la plus belle perspective avec une hausse de 2,3% de créations nettes d’emplois par an. Viennent ensuite les techniciens pour qui la hausse sera de 1,1%.
Des profils IT recherchés de plus en plus complets
Le rapport pointe clairement la montée en gamme observée dans ce secteur. Le niveau de diplôme n’a cessé de progresser ces dernières années dans l’IT et la demande en profils de niveau BAC+5 connait une hausse considérable.
Dans le même temps, les exigences des employeurs ont également évolué. Si évidemment l’expertise technique reste le premier critère de recrutement, les compétences en management et conseil sont de plus en plus recherchées.
Enfin les prétendants à ces nouveaux métiers de l’IT sont essentiellement des jeunes diplômés. La part des seniors dans ces métiers est en effet relativement faible et l’âge médian pour les ingénieurs était de 38 ans en 2010-2012.
L’autre élément caractéristique de ce secteur porteur est celui de la faible proportion de femmes. Elles étaient en effet déjà minoritaires puisqu’elles ne représentaient que 20% des effectifs en 2012. Cette tendance va s’aggraver en ce qu’elles devraient être encore moins nombreuses dans le secteur à l’horizon 2022.
Un fort besoin d’autonomie en phase avec le portage salarial
Ces nouveaux profils sont également marqués par un fort besoin d’autonomie dans l’exercice de leurs compétences.
L’arrivée sur le marché du travail de cette nouvelle génération de travailleurs 2.0 désireuse d’indépendance et de liberté au travail ne manquera pas de bousculer les habitudes des employeurs et des RH. Il leur reviendra d’envisager les nouvelles formes d’emplois pour répondre à ces exigences fortes. Des nouveaux modes de travail au sein des entreprises – le télétravail prend enfin son essor en France- mais aussi à l’extérieur des entreprises- avec la création de nouvelles communautés d’activité soutenues par des statuts comme le portage salarial.