L’Insee a annoncé, jeudi 5 mars 2015, une hausse de 0,1 point du taux de chômage fin 2014. Le seuil des 10% de la population active en métropole est atteint, un niveau historiquement haut. Les chiffres publiés par l’Insee ne sont cependant pas sans bonne nouvelle puisqu’une nette amélioration pour l’emploi des séniors est observée.
Le maintien des séniors dans l’emploi
Les statistiques publiées par l’INSEE ce jeudi révèlent en effet que le taux d’emploi a nettement progressé chez les 55-64 ans en 2014. Avec une hausse de 2,2 points, il atteint désormais 47,9% en Métropole. Si ce chiffre reste inférieur à la moyenne européenne, la progression reste importante puisqu’en 2003 seulement 37% des seniors avaient un emploi.
Cette bonne nouvelle est le résultat d’une véritable prise de conscience sur des politiques publiques inadaptées qui étaient d’ailleurs soutenues par les entreprises. Elles avaient en effet vocation à faire sortir les salariés les plus âgés le plus vite possible du marché du travail avec des dispositifs comme la retraite à 60 ans, les pré-retraites financées par des fonds publics ou encore la dispense de recherche d’emploi à partir de 57 ans.
Le travail des séniors : conséquence directe de la réforme des retraites
Ce temps semble maintenant révolu et de nouveaux dispositifs se sont multipliés pour inciter les séniors à prolonger leur activité : surcote, cumul emploi-retraite ou encore la retraite à temps partiel.
Mais ce qui a surtout eu un impact fort sur l’activité des séniors c’est la dernière réforme des retraites, comme souligne une étude du Ministère du travail publiée en février dernier. La principale mesure de la « réforme Woerth », entrée en vigueur mi-2011, a notamment été de repousser de 60 à 62 ans l’âge à partir duquel il est possible de toucher une pension. Le recul de l’âge de départ légal à la retraite a donc provoqué un allongement certain de la carrière des seniors. Dans l’immense majorité, ces derniers ont conservé un travail, comme le montre la hausse du taux d’emploi.
Une vulnérabilité cependant forte face au chômage
Contrairement à ce que certains opposants à ladite réforme avaient promis, le report de l’âge de départ à la retraite n’a pas provoqué l’explosion du chômage. Le taux de chômage des 55-64 ans (7% fin 2013) est resté inférieur à celui des autres tranches d’âge.
Les séniors sont cependant plus vulnérables lorsqu’ils sont entrés dans la spirale du chômage et font face à des difficultés fortes lorsqu’il s’agit pour eux de retrouver un emploi. Ainsi, fin 2013, 59% d’entre eux étaient au chômage depuis plus d’un an, une proportion nettement plus haute que pour l’ensemble des chômeurs (42%).
Le progrès de l’emploi des séniors est une bonne chose et d’autres facteurs permettant aux plus âgés de continuer leur activité professionnelle seront nécessairement appelés à se développer. Il faut notamment penser au portage salarial senior qui offre aux travailleurs une indépendance plus grande et une souplesse plus importante dans leur travail : deux caractéristiques auxquelles les séniors sont particulièrement sensibles.