Créer son entreprise constitue de plus en plus un horizon professionnel, pour des jeunes (25% des créateurs) comme des moins jeunes, des chômeurs (30% des créateurs) comme des salariés. Parce que c’est symbole de liberté et d’indépendance. Parce que c’est la voie fantasmée vers le succès. Pourtant, les statistiques montrent que, pour beaucoup d’appelés, il y a peu d’élus qui réussissent à pérenniser leur projet.
Fonder sa propre entreprise, le désir d’un français sur trois
L’entrepreneuriat apparaît comme un travail dans lequel la jeunesse plait à se projeter : selon une étude réalisée par l’IFOP, 61% des jeunes de 18 à 24 ans affirment vouloir créer leur entreprise.
Dans les faits, avec près de 600.000 entreprises créées par an, l’engouement est réel ; d’ailleurs, ce chiffre est en constante augmentation.
D’après une étude réalisée par Legalstart, les créations sont toutefois inégalement réparties entre domaines d’activité. C’est le transport qui arrive en tête avec 15% des créations d’entreprises, suivi par les activités commerciales (14%), d’informatique et internet (13%), le BTP (13%) et les activités de conseil.
Les inégalités géographiques sont elles aussi flagrantes : l’Ile-de-France concentre 42% des créations d’entreprise.
Cet essor s’accompagne d’un changement de mentalité… et de vocabulaire !
Désormais, il faut parler d’un « foodtruck » plutôt que d’un restaurateur ambulant ; plutôt que des financiers, il faut se mettre en relation avec des « business angels » faisant bénéficier les « startupers » d’applications dédiées, et absolument « backer le légal et le business plan »…
Construire sa pérennité devient essentiel
Emmanuel Macron, ministre de l’Economie de l’Industrie et du Numérique, avait affirmé que « la vie d’un entrepreneur est plus dure que celle d’un salarié ». La petite phrase avait alors créé une polémique.
Pourtant, beaucoup de créateurs qui se lancent n’ont pas les connaissances nécessaires pour démarrer leur projet. Ainsi, 56% des entrepreneurs ne connaissent pas leur seuil de rentabilité (étude Sorengor). Si la plupart connaissent le secteur dans lequel ils se lancent, peu ont des compétences en matière commerciale. Cela explique probablement en partie les écueils et le taux d’échec.
Quand créer son entreprise est une alternative au chômage – ce qui est une bonne option pour 71% des français (étude opinionway) – le risque personnel est à peu près nul, mais le taux d’échec élevé.
Quand la création est un projet collectif, dont les associés ont des compétences complémentaires, se sont placés sur un créneau porteur après une analyse de marché sérieuse, connaissent leurs objectifs et les moyens d’y parvenir, disposent d’une mise de départ adéquate, alors le taux d’échec est très réduit. Mais alors, ne s’agit-il pas plus d’une entreprise que d’une « start up » ?