Cela fait des décennies que les représentants politiques et les associations prônent une égalité entre les hommes et les femmes au travail, sans forcément obtenir le succès escompté.
Dans les faits, les signaux actuels tendent vers plus d’égalité tant dans la représentativité des femmes dans les entreprises que dans les grilles salariales.
Etat des lieux d’un sujet toujours d’actualité en 2016.
Des signes encourageants
D’après une étude européenne, entre 2011 et 2015, la part des femmes dans les conseils d’administration des entreprises européennes a quasiment doublé pour passer de 13,9% à 25% en moyenne. C’est ce que révèle une enquête réalisée par le réseau européen de femmes EWoB (European Women on Boards) auprès de 600 entreprises (celles prises en compte dans l’indice boursier STOXX 600) de 12 pays.
Certes, dans un conseil d’administration cela ne fait toujours qu’une femme pour trois hommes, mais à ce rythme de croissance la parité semble se matérialiser avec le temps de façon durable et inéluctable. De surcroit, et ce depuis quelques années, les femmes sont plus diplômées que les hommes.
Forcément, cette transition prendra du temps, mais à terme avec plus de diplômes, les femmes obtiendront plus de postes à responsabilité. Selon l’INSEE, depuis les années 1980, le chômage féminin a baissé, quand dans le même temps le domaine d’activité des femmes n’a cessé de croitre.
En France, Isabelle Kocher a, depuis l’assemblée générale d’Engie qui s’est tenue le mardi 3 mai 2016, été intronisée en tant que directrice générale. Elle devient ainsi la deuxième femme à diriger un groupe du CAC 40 après Sophie Bellon, présidente du conseil de Sodexo. Décrite comme « brillante et efficace » par ses collaborateurs, elle sera à la tête d’un empire de 150.000 personnes réalisant 70 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Il faut toutefois veiller à ne pas voir ces informations comme des arbres cachant la forêt d’inégalités toujours récurrentes.
Des inégalités persistantes
S’il est vrai que les conditions s’améliorent, il n’en reste pas moins que de fortes disparités demeurent tenaces. L’exemple le plus souvent cité reste l’écart de salaires. En Europe, le salaire horaire des femmes est inférieur de 16,3% à celui des hommes pour un travail similaire.
Ces écarts peuvent être encore plus conséquents selon les fonctions occupées, notamment dans les grandes entreprises. D’après une étude Eurostat de 2013, la rémunération d’un homme PDG est fixée en moyenne à 2,55 millions d’euros annuels contre 1,95 pour une femme PDG. Ce qui donne un écart de salaire de 31%.
Ces différences peuvent s’expliquer par le panel des entreprises sélectionnées : il est possible que certaines entreprises soient plus petites que d’autres mais on peut aussi voir ici l’illustration de ce fameux plafond de verre. Les rémunérations des dirigeants étant votées en assemblées générales des actionnaires, les Etats se retrouvent donc avec un champ d’action limité.
Concernant la parité, certains ont avancé l’idée des quotas qui ont effectivement fait leurs preuves dans les pays qui ont engagé ce processus (France, Belgique, Norvège…). D’autres ont préféré privilégier l’approche souple qui ne semble pas moins bien marcher, les chiffres étant trop peu différents pour en tirer de réelles conclusions.
L’objectif fixé par l’Union européenne d’une croissance pérenne à l’horizon 2020, prévoit d’inclure 40% de femmes dans la représentativité des entreprises et leurs organes de direction. Un projet de directive a même été adopté en première lecture au Parlement Européen, mais n’a toutefois pas trouvé consensus au Conseil.
L’Europe imposera-t-elle des quotas de parité au sein des entreprises ? Ce serait une nouvelle étape vers la parité.