Le taux de chômage des jeunes actifs (moins de 25 ans) atteint 23%, contre une moyenne de 9,7% pour l’ensemble de la population active, selon les chiffres de l’INSEE.
Moins riches que les retraités alors que mieux formés, les inégalités dont souffrent les jeunes « actuels » vont en s’aggravant. Comment expliquer cette situation ?
Une insertion d’une difficulté croissante
Depuis 1973, puis 1979, l’employabilité des plus jeunes n’a cessé de décroitre.
Aux chocs pétroliers ont eu beau se succéder de nombreuses mesures (contrat emploi jeune, contrat d’insertion, etc) l’effet contra-cyclique se laisse encore attendre. Justement, faut-il abandonner l’idée d’un phénomène conjoncturel, pour accepter l’idée d’une tendance structurelle ?
Une première explication se trouve dans la fragilité des plus jeunes sur le marché de l’emploi. Parfois peu formés, moins expérimentés, les derniers entrants sont les premiers sortants.
En outre, les jeunes actifs alternent plus souvent que leurs aînés des contrats à durée déterminée ou en alternance, qui sont les premières variables d’ajustement en cas de difficultés économiques. Le conjoncturel s’est fait structurel. Trois ans après la crise de 2008, 40% des jeunes de moins de 30 ans étaient soit au chômage, soit embauchés pour un court terme – contre 15% pour les actifs de 30 à 64 ans.
Agir pour l’emploi : abandonner les postures
Les économistes recommandent notamment de renforcer la formation, d’orienter vers les secteurs en demande, ou encore de favoriser le dialogue entre entreprises et centres de formation. Ce sont des actions dont la responsabilité incombe à l’Etat et aux collectivités territoriales.
De plus, tous les indicateurs le montrent : la chance d’avoir un emploi est directement corrélée à l’obtention d’un diplôme. Ainsi, la proportion de jeunes se déclarant au chômage touchait en 2011 presque la moitié des jeunes actifs peu ou pas diplômés, mais seulement 11% des jeunes diplômés du supérieur. Même si ces écarts ont tendance à se réduire au fil du temps – au fur et à mesure du gain d’expérience – le chômage des peu ou pas diplômés reste largement supérieur à la moyenne.
Cependant, cela ne sera pas réussi sans l’aide des entreprises : à elles d’accepter un rôle de troisième cycle de formation, de faire connaître leurs attentes et de ne pas hypothéquer leur besoin futur sur l’autel de la conservation des marges en temps de crise.
L’objectif commun : éviter les « NEET », cette population qui n’est ni en train d’étudier, de travailler, ou de se former (« Not in Education, Employment or Training ») qui coûtera, à long terme, plus cher à la société…
Lutter contre le déclassement permettrait aussi de désamorcer des conflits sociaux… qui eux rassemblent parfois des générations.