Les « mini-jobs » (« Geringfügige Beschäftigung »), lancés en Allemagne en 2003, correspondent à un contrat de travail dont la rémunération est plafonnée à 450 euros par mois. Environ 2,5 millions de travailleurs allemands en sont titulaires.
Précarité ou souplesse ?
Alors que la mise en place sur le marché du travail français d’un dispositif similaire à celui imaginé par Peter Hartz est évoquée par le Medef, le système ne semble toujours pas avoir atteint son but initial : le retour à l’emploi des chômeurs de longue durée.
Flexibles et mal rémunérés, concernant exclusivement des emplois à faibles qualifications, les mini-jobs devaient constituer une étape permettant le retour à l’emploi des chômeurs. Dans les faits, il s’agit plutôt de rustines précaires.
Louis Gallois, rédacteur d’un rapport sur la compétitivité française en 2012, a récemment rejeté l’idée lors d’une intervention sur France Inter : « Il y a une dignité du travail, il doit être rémunéré. Moi je suis contre les mini-jobs ». « Payer des gens quatre euros de l’heure et dire ensuite, ce sera à l’Etat ou aux collectivité de faire le complément, ce n’est pas ce que je souhaite » a poursuivi l’ancien patron d’EADS.
Une menace pour les finances publiques
En Allemagne, l’employeur paie un montant forfaitaire de 25% à la Bundesknappschaft (12% pour l’assurance retraite, 11% pour l’assurance maladie et 2% d’impôts).
L’employé est totalement exonéré. Ne cotisant pas, il se condamne à une retraite dérisoire et oblige à long terme la solidarité nationale à prendre le relais. Ce type de contrat est donc également une menace pour les finances publiques.
Pour l’Organisation Internationale du Travail, ce système pourrait être une des causes structurelle, à long terme, d’une crise économique.
Adopter les mini-jobs en France reste encore loin d’être fait.