Le temps de l’envoi des CV par courrier est révolu depuis déjà de nombreuses années, mais ce n’est que récemment que le recrutement a réellement changé de visage en passant presque intégralement par la case internet. On parle alors généralement de « e-recrutement », dans la mesure où les entreprises utilisent les multiples JobBoards à leur disposition pour poster leurs offres d’emplois.
Cela permet ainsi d’attirer des dizaines de candidatures, alors qu’en passant par un système plus classique nombreux sont les potentiels candidats qui n’auraient pas pris la peine de postuler. En effet, le fait de candidater étant devenu si simple et peu chronophage, on privilégie la quantité sur la qualité, quitte à proposer ses services dans des domaines qui ne correspondent pas exactement à ce que l’on recherche.
E-recrutement ou recrutement 2.0 ?
Toutefois, selon HRCareers, site spécialisé dans la mise en relation entre employeur et employé des ressources humaines, le « e-recrutement » doit être clairement distingué du recrutement dit « 2.0 » qui ne comprend plus seulement le processus de candidature en ligne, mais également l’étape de mise en relation entre les deux parties.
Ce modèle va donc encore plus loin que le simple recours aux JobBoards et se définit comme particulièrement qualitatif, au détriment des campagnes de recrutement qui brassent des centaines de candidatures. On va préférer l’échange à la sélection brute tirée de la lecture d’un CV enjolivé et d’une lettre de motivation si rarement unique.
Les entreprises au contact des candidats
Mieux encore, ce nouveau visage du recrutement n’a plus uniquement pour cible les candidats « actifs », c’est-à-dire à la recherche positive d’un emploi, mais également les candidats jugés « passifs », autrement dit ceux déjà en poste au sein d’une entreprise. On entre alors dans un domaine jusque-là réservé aux fameux « chasseurs de têtes » mais qui commence déjà à s’ouvrir à des nouvelles formes d’exercice, plus larges et, de facto, moins confidentielles par l’utilisation d’internet.
Cette numérisation, pour certains digne d’une ubérisation de l’emploi, ne peut plus être niée. La preuve la plus cinglante de cette évolution se trouve dans l’adaptation de Pôle Emploi à cette nouvelle facette du recrutement, en regroupant ses services accessibles à travers un portail numérique.
Le renouveau du recrutement ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et, à l’instar des startups proposant des services de prédiction d’un litige dans le domaine juridique, d’autres sociétés à fort potentiel ont décidé de leur emboîter le pas dans le secteur de l’emploi.
C’est ainsi que la Startup « Whire » spécialisée dans le recrutement prédictif a été récompensée lors de la 6ème édition de la conférence « Recrutement mobile et social » à Paris en octobre dernier. Cette plateforme agit en réalité pour le compte de son utilisateur et cherche pour lui les offres d’emploi qu’elle juge correspondre à son profil, une sorte d’intelligence artificielle de Pôle Emploi, mais avec plus de succès.
Le marché de l’emploi fait lui-même l’objet de nombreuses transformations impulsées par l’avènement de l’économie collaborative, dont l’une des conséquences est le développement du travail indépendant. C’est donc très logiquement que l’étape du recrutement fait désormais face à ces mêmes défis.