Une étude de Right Management pour ManPowerGroup vient mettre en exergue les perspectives sur l’avenir du management et les qualités requises pour les leaders de demain. Comment le modèle actuel peut-il s’adapter face aux bouleversements d’une économie de plus en plus numérique et des techniques de leadership ? Ce sont ces questions auxquelles les travaux précités tentent de répondre.
L’inquiétude semble pour le moment porter sur le choc imminent avec les problématiques auxquelles les leaders vont devoir se confronter dans les prochaines années.
Ils sont d’ailleurs 40% à redouter ce moment, ne sachant pas encore quelle posture adopter pour absorber les prochaines mutations. Comment trouver les leaders de demain, et surtout comment les évaluer ? L’avènement du numérique permet en partie de répondre à ces interrogations. En effet, les profils s’étant démarqués au cours de cette période présentent des caractéristiques sensiblement similaires : création et révolution. Il ne suffit donc plus de maîtriser des compétences techniques et de disposer d’un caractère fort pour manager des troupes, encore faut-il avoir cette pointe de créativité permettant de sortir du lot.
Les « soft skills » recherchés
Aussi, les valeurs et qualités sont nouvelles et portées vers des aspects plus sociaux qu’auparavant. Un véritable détachement s’opère entre les valeurs habituelles de rentabilité et les valeurs contemporaines du management, notamment par le développement de l’économie collaborative.
On accorde une importante toute particulière aux « soft skills », ces qualités humaines appréciées sur le long terme et qui permettent de mieux s’épanouir. Elles offrent une plus-value face à la robotisation annoncée et amorcée de l’économie.
Par ailleurs, les leaders ne consacrent plus leur entière carrière à leur travail, mais fonctionnent de plus en plus par vagues qui remettent le choix individuel au centre des préoccupations, privilégiant de longues pauses destinées à la poursuite d’objectifs personnels à la routine d’une carrière trop souvent jugée monotone.
Les enjeux sont donc fixés, mais le manque de leaders de demain effraie toujours autant les entreprises qui sont plus de 45% à en faire une préoccupation majeure.
Des leaders au service des autres
Mais comment alors approcher les talents de demain dont la propension à s’investir dans l’entreprise est en croissante diminution ? Comment recréer cet affectio societatis ?
Certains professionnels du milieu, comme Gérald Karsenti, préconisent toutefois de ne pas confondre le talent avec la simple connaissance de l’environnement digital dont la maîtrise s’avère démocratisée et courante. Le savoir-faire des générations à venir ne fait pas de doute mais leur manque d’expérience leur portera certainement préjudice s’ils souhaitent devenir de véritables leaders. Selon Jacques Quinio, expert en la matière chez Right Mangement, le prochain leader « doit faire le lien tous les jours entre ce qu’il fait et la stratégie de l’entreprise, et entre ce qu’il fait et le sens qu’il donne à sa carrière. ».
Evidemment, le leader reste maître des opérations mais il doit désormais s’activer afin de partager des connaissances et d’aider ses collaborateurs à progresser en même temps. II participe donc activement au parcours professionnel des gens qui l’entourent. Ce qui, par la force des choses, bénéficie à l’entreprise dont les compétences en ressortent grandies.