Malgré le contexte économique actuel, plus de deux millions d’entreprises ont été créées sous le statut d’auto-entrepreneur depuis 2009, selon une étude menée par Opinion Way en octobre 2016. Celle-ci a été réalisée pour l’UAE et la Fondation Le Roch Les Mousquetaires, à l’occasion du Salon des Entrepreneurs Marseille Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016.
Auto-entrepreneur, un statut de complément ?
Cette étude démontre bien le caractère particulier de l’autoentrepreneur et son recentrage progressif comme levier de revenu complémentaire.
Ce régime peut répondre à différents besoins : pour une activité principale ou complémentaire, à temps complet ou parallèlement à un emploi salarié. Il a pour dessein de rendre accessible l’activité autonome au plus grand nombre.
Certains deviennent auto-entrepreneurs afin de faire face à la loi du marché ainsi qu’à l’ubérisation du travail. D’autres en revanche, sont intéressés par ce statut alors qu’ils ont déjà un emploi : 26% des actifs sont dans ce cas.
Si l’incertitude des revenus peut être un frein, la liberté est le premier atout. En effet, ce statut permettrait aux travailleurs de concilier leur vie personnelle et professionnelle, de bénéficier d’horaires souples et de ne plus faire partie de la catégorie chômeurs.
Une protection encore insuffisante
Toutefois, 55% des Français estiment qu’il faudrait procéder à quelques ajustements réglementaires de notre protection sociale pour permettre aux travailleurs indépendants d’être aussi bien protégés que des salariés.
Ce statut soulève quelques problématiques quant à sa reconnaissance. D’une part, il est reconnu légalement depuis la loi n°2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l’économie mais, d’autre part, il ne permet pas aux autoentrepreneurs de présenter les garanties nécessaires pour louer un logement ou encore obtenir un crédit. Ce sentiment est perçu par 36% de l’ensemble des Français intérrogés. Il conviendrait alors de renforcer leur reconnaissance en pratique afin qu’ils puissent bénéficier de droits se rapprochant de ceux des salariés.
La majorité des français estime également que les pouvoirs publics ne favorisent pas assez la création et le développement d’entreprises tant au niveau national, régional et local alors que la France est considérée comme un pays prolifique avec en tête plusieurs des ses villes telles que Bordeaux, Paris, Lyon, Toulouse, Nantes ou encore Montpellier. 30% des français ont aujourd’hui envie de créer une entreprise, ce qui représente plus de 15 millions d’entrepreneurs potentiels.
Parallèlement, des alternatives au régime auto-entrepreneur se développent. Parmi elles, le portage salarial émerge et séduit parce qu’il permet de ne plus avoir à choisir entre la liberté du travailleur indépendant et la sécurité du salarié qui fait défaut à l’auto-entrepreneur. En effet, grâce au portage salarial, le travailleur indépendant profite du statut de salarié et des avantages associés, notamment en ce qui concerne le chômage et la retraite.