Le portage salarial est une forme d’emploi à mi-chemin entre salarié et freelance, qui permet d’exercer son activité en toute autonomie tout en bénéficiant des avantages du salariat. Cette formule se base sur une relation multiple entre le salarié porté, l’entreprise de portage salarial et l’entreprise cliente.
Pour des clients ou des entreprises anglophones, il vous est peut-être arrivé de vous demander comment traduire portage salarial en anglais. Nous répondrons à cette question dans cet article, qui sera également l’opportunité de revenir sur les dispositifs similaires au portage salarial qui existent à l’étranger.
Portage traduction : peut-on traduire “portage salarial” ?
Il n’existe pas de traduction littérale de l’expression “portage salarial en anglais”. Lorsqu’il est cité à l’étranger, on parle simplement de “portage”.
Le travailleur indépendant, de façon générique, est désigné par le terme “self-employed”, pour self-employment.
Le développement des formes alternatives d’emploi, notamment celles qui comportent une relation multiple, répond avant tout à un contexte social, économique et culturel. Ainsi, il existe de nombreux systèmes comparables au portage salarial à l’étranger, mais ils ont des caractéristiques différentes, répondant aux spécificités des pays concernés, en premier lieu, celles liées au droit social.
Quels sont les dispositifs comparables au portage salarial en Europe ?
La Fondation Travailler autrement, think tank d’études et de propositions sur les nouvelles formes d’emploi, a réalisé une étude sur les nouvelles formes d’emploi en Europe. Voici celles qui impliquent une relation multiple :
- Royaume-Uni : l’Umbrella Company joue un rôle d’intermédiation entre des clients et des indépendants, en offrant la garantie aux clients de ne pas voir leur relation avec l’indépendant requalifiée en salariat. Cette intermédiation est effectuée pour le compte d’un contractant ou un groupe qui lui assigne une mission, collecte les salaires et les frais pour les reverser au consultant sous forme de dividendes ou de salaires. L’Umbrella Company se distingue du portage car elle comporte souvent une 4ème entité : une agence de recrutement, qui joue un rôle intermédiaire entre l’Umbrella Company et le porté. Celle-ci est parfois amenée à s’occuper de la gestion des salaires.
- Pays-Bas : Système de Payrolling, qui est une entreprise d’intermédiation entre des clients et des indépendants.
- Belgique : Système de Payrolling, ou bureaux de paie. Le principe est le même qu’aux Pays-Bas. La Belgique se distingue toutefois en ayant rendu ce système obligatoire pour les métiers artistiques et du spectacle.
- Suède : Egenanställning, entreprise d’intermédiation entre des clients et des indépendants. Ce dispositif leur permet de cotiser à la protection sociale. La gestion administrative n’est pas assurée. Ce système est perçu comme un moyen de favoriser le retour à l’emploi des personnes en transition professionnelle.
- Suisse : On parle de “portage français”, le principe est le même qu’en France. Une entreprise de portage joue un rôle d’intermédiaire entre un indépendant et une entreprise cliente. L’indépendant cotise à la protection sociale et profite de divers services.
- Espagne : Coopératives, c’est-à-dire des structures d’intermédiation gérées par des indépendants qui les composent. Les membres peuvent ainsi cotiser à la protection sociale. Ce système est éloigné du portage salarial. Un dispositif qui se rapproche davantage des SCOP, sociétés coopératives et participatives, dans lesquelles les salariés sont majoritaires au capital et maîtres à bord.
- Allemagne : Il existe marginalement des entreprises de gestion fiscale et administrative des experts indépendants en IT. Ce système est lui aussi éloigné du portage salarial. Un dispositif que l’on peut davantage comparer à la SSII. Cette formule se distingue notamment du portage par le fait que la SSII fournit des missions à ses consultants.
Par ailleurs, les Etats-Unis ont un système de “PEO’S” (Professional employer organization), qui se rapproche davantage de l’intérim. En effet, contrairement au portage, les salariés ne sont pas en mission : ils ont un poste unique. Pour autant, l’entreprise cliente bénéficie d’une externalisation de sa comptabilité et de ses ressources humaines. Ce dispositif concerne 2 à 3 millions de personnes aux Etats-Unis.