Au palmarès des craintes du freelance débutant, celle du client mauvais payeur est très présente. Il faut dire qu’un client qui règle sa facture en retard peut être catastrophique pour la trésorerie d’un freelance, qui a les mêmes contraintes financières qu’un salarié. Cependant, ce risque n’est pas une fatalité, et il est possible de repérer et se prémunir des débiteurs indélicats. Voici cinq conseils pour tenir les clients mauvais payeurs éloignés de vous à tout jamais !
Conseil n°1 : Vérifier la réputation et la solvabilité du client
Le meilleur moyen d’éviter d’avoir à gérer un retard de paiement ou un client qui fait le mort au moment de passer à la caisse, c’est d’anticiper. Avant même de commencer à travailler pour une entreprise, vous pouvez vérifier la réputation du client potentiel sur le net. Un mauvais payeur, ça se sait vite. Pour les grosses missions, déterminez si l’entreprise est solvable en consultant gratuitement le Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), voire le greffe du tribunal ou le bureau des hypothèques si vous avez un doute. On n’est jamais trop prudent, car en cas de redressement judiciaire de l’entreprise, il y a de grandes chances que vous ne touchiez jamais votre dû.
Conseil n°2 : Toucher un acompte
Ah…le freelance débutant qui se lance la fleur au fusil, sans devis ni acompte ! Et qui est ensuite pris de sueurs froides lorsque le client ne répond plus une fois la prestation effectuée… Pour se protéger, le consultant doit toujours exiger un devis signé par le client, portant la mention « Bon pour accord », ainsi que le versement d’un acompte de l’ordre de 30 %. Et ce, avant de commencer le travail. Un client qui refuse cela n’augure rien de bon quant à sa propension à payer en temps et en heure.
Conseil n°3 : Etablir un contrat de prestation de service
Un contrat de prestation de services va plus loin qu’un devis, et il est fortement recommandé pour les missions dépassant le millier d’euros. D’une part, il établit précisément la date estimée des différentes étapes de la mission et des paiements associés. D’autre part, ce type de contrat détaille les responsabilités du prestataire tout comme celles du client, notamment en matière de matériel ou de frais de transport et d’hébergement. On peut aussi préciser dans le contrat ce qui se passe lorsque l’une des deux parties met fin à la mission sans préavis. Ce contrat engage le freelance autant qu’il engage le client, ce qui est normalement rassurant pour les deux. Là encore, si un client refuse ce type de contrat pour une prestation à plus de trois chiffres, méfiance…
Conseil n°4 : Rester calme et persévérant
La grande majorité des clients sont honnêtes, et les escrocs sont très rares. Les retards de paiement surviennent pour de nombreuses raisons. L’entreprise est mal organisée (cela arrive plus souvent qu’on ne le croit), le client est parti en vacances, il est malade, il a un autre problème à gérer… Le plus simple et le plus efficace est de le relancer une fois par semaine, de manière courtoise. Plus souvent, il risque de vous trouver harceleur et de vous faire une mauvaise réputation. A l’inverse, si vous lui rappelez sa dette une fois tous les 36 du mois, il risque de vous oublier. Evidemment, si la mission n’est pas terminée, arrêtez de livrer la prestation le temps qu’il vous verse la somme due. S’il a besoin de vous, cela devrait être rapidement efficace.
Si vous avez plusieurs contacts dans l’entreprise cliente, n’hésitez pas à solliciter différents interlocuteurs. Ceci est valable surtout pour les grandes entreprises, où les responsabilités sont souvent diluées. Si votre contact principal ne répond pas, ciblez le comptable. Petit détail : n’oubliez pas d’indiquer votre IBAN sur la facture. Pour les clients mal organisés ou trop pressés, cela peut faire toute la différence en termes de délai de paiement !
Dans tous les cas, évitez de paniquer et de « basher » le client sur les réseaux sociaux. En effet, il y a de fortes chances que cela se retourne contre vous et effraie des clients potentiels, même si vous êtes dans votre bon droit. Quant à la voie de justice, elle n’est à utiliser qu’en dernier recours, et pour des sommes de plusieurs dizaines milliers d’euros. En deçà, vous perdriez du temps et de l’argent.
Conseil n°5 : Réfléchir à l’option du portage salarial
Quand un freelance exerce une mission sous portage salarial, il est protégé du stress de retard de paiement et du risque de non-recouvrement de la somme. En effet, c’est la société de portage qui s’assure du paiement de la prestation et qui signe un contrat avec le client.
La société de portage se charge de chercher une solution à l’amiable avec le débiteur si vous n’y parvenez pas. Une première relance par téléphone suffit souvent pour débloquer la situation. La deuxième étape est généralement le (ou les) courrier avec accusé de réception. Ces procédures suffisent, dans 75% des cas, à déclencher le paiement. Bien sûr, elles peuvent être effectuées directement par un freelance autoentrepreneur. Mais quelle énergie dépensée, et quel temps perdu ! C’est pour cela que de plus en plus de consultants et de freelance de tous milieux professionnels se tournent vers le statut de salarié porté.
En bref
Le meilleur moyen de se protéger d’un client mauvais payeur quand on est freelance, c’est de le repérer en amont. Vérifier qui est le client, faire signer un devis, établir un contrat puis…s’armer de patience et de détermination ! Si vous souhaitez éviter ces tracasseries et vous concentrer à 100% sur vos missions, le portage salarial pourrait être le bon statut pour vous.