Magistrats, avocats et autres professionnels de la justice ont uni leurs voix pour exprimer leur mal-être et alerter sur les dangers qui guettent leur profession. Pour donner plus de poids à leurs revendications et s’assurer que les autorités entendent bien leur plaidoyer, les membres de l’institution judiciaire se sont passés de la voie syndicale qu’ils ont pourtant coutume d’emprunter.
Une tribune, des mots forts, une pétition, des attentes…
Le mal semble profond, au vu des termes utilisés par l’auteur de la tribune publiée dans Le Monde et qui dénonce les conditions de travail précaires des professionnels de la justice. Des conditions quasi insoutenables, dont le paroxysme a été atteint avec le suicide d’une juge dans les Hauts-de-France.
Les manifestants n’hésitent pas à employer des mots forts, qualifiant ce qu’ils vivent au quotidien de « souffrance ».
Dans sa tribune, l’auteur parle de « désespérance collective ». Il a reçu le soutien de 5 200 « compagnons de galère », lesquels ont décidé de signer la tribune en guise de solidarité et aussi pour signifier qu’ils partagent les mêmes ressentis.
Le contingent représente plus de la moitié des effectifs de la profession puisqu’à ce jour, avocats, juges, magistrats et autres greffiers sont au nombre de 9 000 environ.
Parmi les raisons de leur revendication et de leur appel « à l’aide », la pression qui s’exerce sur eux en permanence et l’impératif de faire du chiffre, c’est-à-dire d’instituer toujours plus de dossiers.
Cette charge de travail devenue contraignante a souvent conduit à une baisse de la qualité de « service ». Ce qui, par voie de conséquence, leur confère une mauvaise image auprès de l’opinion publique.
Par ailleurs, les signataires de la tribune ont également mis l’accent sur le manque de moyens, dont souffre leur profession, tant humain que matériel. Non seulement ils sont en sous-effectif, mais en plus leurs outils de travail sont désuets.
Cette tribune devrait donc aussi servir de signal d’alarme pour le pouvoir public afin que celui-ci se penche plus attentivement sur leur cas.
Hors contexte : travailler en qualité d’indépendant grâce au portage salarial
Sorte d’échappatoire à cet environnement devenu fortement anxiogène, les professionnels de la justice se tournent de plus en plus vers les métiers qui ne sont pas directement exposés.
Ils sont nombreux à se reconvertir en conseiller juridique ou dans d’autres métiers en lien avec leur spécialisation et qui sont accessibles en portage salarial (les professions libérales non règlementées).
Pour les aider à sauter le pas, des plateformes dédiées leur proposent d’effectuer une simulation portage salarial. Cela leur permet d’avoir un aperçu des avantages de ce dispositif et, surtout, de faire le point sur leur situation professionnelle au cas où ils décideraient de se mettre en retrait de l’univers judiciaire.