Alors que le président avait suspendu la refonte du système de retraites, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour un chantier de cette envergure, le Sénat a voté dans la nuit du 12 au 13 novembre le report à 64 ans de l’âge légal de départ en retraite, invoquant une « urgence ».
Adoption d’un amendement sur le report de l’âge de départ de la retraite
Sujet majeur du quinquennat Macron, la réforme des retraites a dû être mise de côté en 2020 à cause de la crise sanitaire et économique. Récemment, le chef de l’État a déclaré que la conjoncture n’est pas encore favorable à la reprise du projet, qu’il a repoussé à 2022.
Pointant du doigt cette « inaction », les sénateurs ont pris les devants et adopté le recul progressif de l’âge légal de la retraite à 64 ans au lieu de 62 ans actuellement. L’amendement a obtenu 196 voix « pour » et 134 voix « contre » dans un hémicycle dominé par l’opposition de droite. Il prévoit en outre une réunion entre les partenaires sociaux qui devront proposer des solutions pour atteindre l’équilibre financier des régimes de retraite avant 2030.
En l’absence d’accord, deux mesures vont s’appliquer dès le 1er janvier 2023, comme le stipule une clause du texte :
- le passage de l’âge d’ouverture des droits à la retraite à 64 ans pour les actifs nés en 1966 et après ;
- la disparition des régimes spéciaux d’ici à 2032, sachant que l’un des points phares de la réforme voulue par l’Exécutif est la création d’un régime unique.
Des divergences « sur le timing » évoquées par l’Exécutif
D’ailleurs, dans sa dernière allocution, le locataire de l’Élysée a rappelé les grandes lignes du programme :
- harmoniser les règles applicables entre public et privé ;
- instaurer une pension minimum de 1 000 euros à l’issue d’une carrière complète, quel que soit le profil du bénéficiaire ;
- encourager les Français à rester en activité au-delà de l’âge légal, quitte à exercer en tant que travailleurs indépendants.
À ce propos, le portage salarial France est choisi par un nombre croissant de particuliers qui veulent se lancer à leur propre compte. En plus d’une grande liberté, ce système leur donne droit à une couverture sociale étendue incluant la prévoyance, la mutuelle collective, la cotisation aux régimes de retraite de base et complémentaire, ainsi que l’assurance chômage. Avec ce statut, ils profitent donc du meilleur des deux mondes, le salariat et le freelancing.
Il a également annoncé que dès l’année prochaine
des décisions devront être prises afin de préserver les revenus des retraités et la solidarité intergénérationnelle.
Pour autant, l’initiative d’accélérer la réforme par le Sénat est jugée prématurée. Le secrétaire d’État Adrien Taquet a ainsi parlé de « divergences » sur le fond et le moment. Il a souligné que
la relance de la réforme est conditionnée au contrôle total de la situation sanitaire et à la tenue d’un débat démocratique ,
probablement pendant la campagne présidentielle.