La lutte contre le chômage préoccupe l’Exécutif. Dans sa dernière allocution, Emmanuel Macron a pointé du doigt le nombre d’offres d’emploi non pourvues (300 000 d’après les chiffres de la Banque de France) alors que 3 millions de Français sont en demande. Afin d’encourager ces derniers à se montrer plus actifs dans leurs recherches, il a annoncé la suspension de l’indemnisation aux chômeurs considérés comme trop peu dynamiques.
Suspension de l’allocation en cas de non-recherche active d’emploi
Le chef de l’État a souligné les difficultés de recrutement dont se plaignent de nombreux entrepreneurs dans l’artisanat, le bâtiment, l’industrie, l’hôtellerie-restauration, etc. Face à cette situation qui « heurte le bon sens », Emmanuel Macron souhaite un contrôle plus strict.
Dans les semaines à venir, Pôle Emploi devra passer au crible toutes les offres disponibles sur son site et laissées sans réponse. L’objectif est le plein emploi, ou à défaut, la baisse du taux de chômage à 7 %.
Le locataire de l’Élysée a ajouté que la non-recherche active d’un emploi peut entraîner la suspension des indemnités chômage.
Cette mesure visant à éviter l’assistanat n’est pas nouvelle. En effet, la loi a été révisée en 2008 pour autoriser l’arrêt du paiement de l’allocation à partir de deux propositions raisonnables déclinées par le chômeur. Fin 2018, un décret paru au Journal officiel durcissait les sanctions encourues par les allocataires peu impliqués dans la recherche d’un nouveau poste : dès le premier manquement, les droits peuvent être supprimés.
Confirmation du nouveau mode de calcul de l’allocation toujours contesté
Le président de la République est également revenu sur la réforme de l’assurance chômage, qu’il désigne comme un moyen de minimiser les pénuries de main-d’œuvre et de se diriger plus rapidement vers le plein emploi.
Certaines mesures sont entrées en vigueur au 1er octobre, notamment le nouveau mode de calcul de l’allocation chômage, qui fait toujours débat.
Les syndicats, qui contestent à la réforme, espèrent que le Conseil d’État leur donne raison à l’issue de l’examen « sur le fond » de leur recours après leur avoir opposé un refus en octobre. Le juge des référés avait justifié sa décision par
l’amélioration de la situation économique et de l’emploi, qui lève de fait le principal frein à la relance du projet.
D’autres règles plus strictes attendues au 1er décembre
Une autre partie des mesures s’appliquera au 1er décembre. C’est le cas des conditions d’ouverture des droits : les chômeurs doivent avoir travaillé au moins 6 mois au cours des 24 derniers mois, contre seulement 4 mois auparavant (les plus de 53 ans ne sont pas concernés).
Le texte introduit également la dégressivité de 30 % de l’aide au retour à l’emploi (ARE) pour les cadres âgés de moins de 57 ans au moment de leur fin de contrat de travail et dont le dernier salaire brut était supérieur à 4 500 euros par mois. L’application de cette réduction est ramenée à 7 mois après le premier jour de couverture au lieu de 9, sauf amélioration significative de la conjoncture économique.
Avec le ralentissement de l’activité durant la crise sanitaire, de plus en plus d’indépendants ont pris conscience de la faiblesse de leur protection sociale, notamment l’absence d’assurance chômage. Afin d’exercer leur activité en toute sécurité, beaucoup se tournent vers le portage salarial. Cette forme d’emploi combine la liberté du freelance et les droits sociaux des salariés. En signant un contrat portage salarial, allocations chômage, prévoyance, mutuelle collective, cotisation retraite et congés payés font partie des avantages.