Ces dernières années, le salariat séduit de moins en moins les Français. Mais l’impact de la crise du Covid-19 sur les autoentrepreneurs a de quoi faire réfléchir ceux qui envisageaient de se mettre à leur compte. Une récente étude de l’INSEE dévoile des baisses de chiffre d’affaires conséquentes, certains secteurs étant plus durement touchés que d’autres.
Baisse de chiffre d’affaires inégale selon les secteurs
Selon l’INSEE,
« les autoentrepreneurs immatriculés en 2014 ont réalisé en 2019 un chiffre d’affaires moyen de 15 800 €, en dessous du SMIC ».
Une précédente étude de l’Institut datant de 2019 annonçait un revenu moyen de 470 € par mois au début du mandat de l’actuel président.
Entretemps, la pandémie de Covid-19 est arrivée, touchant la plupart des secteurs. Des millions de salariés ont perdu leur emploi ou ont été mis au chômage partiel.
Les travailleurs indépendants ont également subi les conséquences des restrictions diverses et du ralentissement de l’activité économique.
La baisse a cependant été inégale : au deuxième trimestre 2020, les taux de baisse ont été de 32 % et 23 % respectivement selon que l’activité non salariée était exercée à titre principal ou secondaire.
Autre disparité, les professionnels œuvrant dans l’industrie et du commerce ont été moins touchés, leur chiffre d’affaires n’ayant diminué « que » de 20 %, contre :
- 62 % dans la restauration
- 56 % dans les activités culturelles (arts, spectacles),
- 47 % pour le transport et l’entreposage.
Les premiers ont d’ailleurs été les seuls au troisième trimestre 2020 à enregistrer un chiffre d’affaires en légère hausse par rapport à la même période en 2019.
Pour exercer leur activité avec un maximum de sécurité, de plus en plus d’indépendants signent un contrat de travail avec une société de portage salarial.
Le statut de salarié porté leur permet de conserver leur autonomie tout en bénéficiant d’une protection sociale complète :
- ils ont ainsi droit à l’assurance maladie, à la mutuelle de l’entreprise ;
- ils continuent à cotiser et valider des trimestres de retraite et surtout ;
- ils peuvent prétendre à une indemnisation en cas de chômage. Cet avantage est particulièrement utile pour leur garantir un minimum de revenus si leur autoentreprise doit déposer le bilan.
Pérennité variable selon l’âge et le domaine d’activité
Un autre enseignement de l’étude de l’INSEE concerne la pérennité des autoentreprises. Il apparaît que celle-ci augmente avec l’âge du créateur. Ainsi, ceux qui ont 50 ans ou plus en 2014 sont 29 % à être encore actifs en 2019.
En comparaison, la proportion des moins de 30 ans qui dépassent les cinq années d’activité n’est que de 16 %. La moyenne générale se situe à 33 % et pour les entrepreneurs individuels classiques, elle s’établit à 53 %.
En revanche, ces autoentrepreneurs seniors ont subi un repli plus marqué de leur chiffre d’affaires au deuxième trimestre 2020, avec -36 %, à 6 points au-dessus de la moyenne générale.
Il est à noter que 45 % d’entre eux étaient à la retraite ou en recherche d’emploi avant de se lancer à leur compte.
Le pourcentage d’autoentrepreneurs encore actifs au bout de cinq ans varie également en fonction du secteur. Il est particulièrement faible dans le commerce, à 17 % avec un taux de démarrage de seulement 55 %, contre 39 % pour les entrepreneurs individuels classiques. Pourtant, c’est le domaine le plus prisé des indépendants (20 % des immatriculations en 2014).
La santé humaine et l’action sociale affichent le taux le plus élevé (45 %), suivies par l’enseignement (31 %), sachant que les taux de démarrage atteignent 84 % et 79 % dans ces branches.
Quant aux activités spécialisées, scientifiques et techniques (conseil, photo, design), qui rassemblent 18 % des autoentrepreneurs, elles ont un taux de démarrage de 72 %, mais à peine 28 % cinq ans parviennent à maintenir leur activité au-delà de cinq ans.