La formation professionnelle a été l’un des thèmes phares des rencontres de début septembre entre le Premier ministre et les partenaires sociaux. Le sujet est d’importance pour la CFE-CGC, qui pointe du doigt l’individualisation de la formation. François Hommeril, son président, milite pour la réorientation des dispositifs actuels dans l’entreprise.
L’individualisation des droits a entraîné une baisse de qualité
Depuis 2015, année de la création du compte personnel de formation, la CFE-CGC observe une tendance à l’individualisation de la formation professionnelle. En 2018, loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a élargi le portefeuille de formations pour lesquelles ce dispositif peut être mobilisé. N’ayant plus besoin de l’aval de leur employeur pour y recourir, les salariés gagnent en autonomie.
Mais selon François Hommeril, « avoir redonné la main sur les dispositifs de formation aux salariés plutôt qu’à l’entreprise n’a pas eu de retombée économique et sociale ». Il déplore d’ailleurs que le « surinvestissement de l’État sur le CPF » n’ait pas donné de résultats probants quant à son efficacité, et ce, même en l’absence d’évaluation concrète de cette politique, un autre fait qu’il dénonce. Au contraire, il estime que « l’individualisation des droits a entraîné une baisse des qualifications et de la valeur qualitative des formations ».
Le syndicat ne veut pas d’un CPF européen
Pour le syndicat de cadres, « la seule manière de faire monter les individus en compétence et d’avoir un impact positif sur l’activité est de rendre aux entreprises la gestion des dispositifs de formation professionnelle ». Il semble donc que la dernière réforme dans ce domaine n’ait pas été à la hauteur de ses attentes.
La CFE-CGC espère par ailleurs que le projet de lancer un « CPF européen » sera abandonné alors que la France va siéger à la tête du Conseil de l’Union européenne pour tout le premier trimestre 2022. En effet, au cours des discussions autour de la formation professionnelle, l’idée d’une déclinaison du dispositif pour l’ensemble des États membres avait été évoquée. François Hommeril juge inopportun d’exporter un système non performant.
Pour le travailleur indépendant, le portage est un moyen d’accéder plus facilement à la formation. En effet, le contrat qui le lie à la société de portage lui donne le statut de salarié. À ce titre, il a droit à :
- une protection sociale complète,
- la formation grâce au crédit en euros de son CPF (compte personnel de formation).
Les freelances peuvent effectuer une simulation de portage salarial pour connaître le montant de leurs revenus potentiels sur la base de leur chiffre d’affaires, et découvrir les avantages de cette forme d’emploi.