Alors que l’élection présidentielle approche à grands pas, l’Exécutif remet sur le tapis ses projets de réforme des retraites, mais également de l’assurance chômage, dans un contexte de relance de la croissance économique au deuxième trimestre 2021. Cependant, les partenaires sociaux sont opposés à ce texte et ont réaffirmé leur position lors des entretiens avec le Premier ministre le 1er septembre.
Opposition ferme des partenaires sociaux à la réforme de l’assurance chômage
Comme annoncé par le président de la République au cœur de l’été, les discussions entre le gouvernement et les syndicats ont repris à la rentrée concernant plusieurs dossiers sociaux brûlants, dont la réforme des retraites et de l’assurance chômage.
Initialement programmée pour le printemps 2020, celle-ci avait été décalée à juillet 2021, mais entretemps, le Conseil d’État a décidé sa suspension dans un contexte sanitaire tendu. Après la levée des dernières restrictions et un redémarrage de l’activité économique, l’Exécutif juge la période à nouveau propice. Il envisage ainsi la mise en application du texte à compter du 1er octobre et le ministère du Travail préparerait un décret dans ce sens.
Malheureusement, aucune des rencontres organisées à Matignon au cours de la première semaine de septembre n’a eu d’issue positive. Les partenaires sociaux sont catégoriquement opposés aux deux projets de loi.
S’agissant de l’assurance chômage, ils sont contre le souhait des pouvoirs publics de réduire les allocations, en particulier pour les plus fragiles. En effet, 1,15 million de demandeurs d’emploi seraient impactés par la mesure, notamment ceux qui survivent grâce aux aides et aux jobs précaires.
Appel à la manifestation par les syndicats le 5 octobre
Bien que les économistes observent une embellie de la situation économique, les organisations syndicales estiment qu’elle ne suffira pas à résoudre les problèmes sociaux engendrés ou aggravés par la crise sanitaire. Ils rappellent d’ailleurs que le nombre de chômeurs en France a augmenté de 240 000 par rapport à son niveau d’avant la pandémie.
Les syndicats expriment fermement leur désaccord et se disent prêts à utiliser « tous les moyens » à [leur] disposition pour empêcher la validation de ce texte controversé. Premier épisode de la « rentrée sociale offensive » promise, une manifestation est ainsi prévue le 5 octobre prochain à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires, à laquelle se sont jointes les organisations étudiantes ou lycéennes (Fidl, UNL, MNL et Unef). Seules la CGT et la CFDT ne répondront pas à cet appel à la mobilisation, qui porte sur différentes revendications, dont :
- la renonciation du gouvernement à la mise en œuvre des réformes avant la fin du quinquennat,
- une revue des salaires à la hausse, des mesures contre la précarité, en particulier pour les étudiants,
- l’égalité entre femmes et hommes,
- l’arrêt des fermetures de services publics.
Les salariés ne sont pas les seuls concernés par la question du chômage. Depuis le début de la crise, les indépendants prennent durement conscience de la faiblesse de leur couverture sur le plan social sans indemnités chômage ni mutuelle pour certains. Ce constat explique l’essor du portage salarial France. Des milliers de freelances choisissent ce système pour conserver leur autonomie tout en ayant les mêmes droits que les salariés « classiques » : assurance maladie, complémentaire santé, cotisation retraite, allocation chômage qu’ils peuvent sous conditions cumuler avec des revenus professionnels.