Comme de nombreux pays, la Suisse fait face à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. La forte reprise de l’activité après la crise sanitaire, conjuguée à l’augmentation de la longévité des personnes, explique le net déséquilibre entre l’offre et la demande. Pour combler ses besoins, l’immigration constitue une solution efficace.
Plus de 100 000 postes vacants dans de nombreux secteurs
Pour les entreprises suisses, préserver leur attractivité représente un des plus gros enjeux du marché du travail. En effet, alors que les besoins sont importants, les candidats manquent. Preuve de la criticité de la situation, durant la période estivale, certains vols de la compagnie aérienne nationale Swiss sont annulés, faute de personnel suffisant.
Et les choses ont peu de chances de s’améliorer dans les années à venir. Selon Roland A. Müller, directeur de l’Union patronale suisse,
Le vieillissement de la population risque de causer un déficit d’environ 1,3 million d’actifs à l’horizon 2050.
À l’heure actuelle,
Le taux de chômage pour le mois de juin 2022 se situe à 2,0 % dans le pays et les offres d’emploi explosent dans de nombreux secteurs, notamment dans l’IT.
Dans le détail, Swissinfo.ch indique qu’
Au premier trimestre 2022, la proportion d’emplois à pourvoir en Suisse a progressé de 60,4 % sur un an.
Le nombre de postes vacants a franchi la barre symbolique des 100 000.
- 16 200 personnes manquent dans les métiers techniques et scientifiques (immobilier, comptabilité, ingénierie, juridique).
- La santé et l’hôtellerie-restauration (principalement des serveurs et cuisiniers) suivent avec respectivement 15 900 et 10 600 salariés recherchés.
- La demande est particulièrement importante dans le domaine de l’informatique, avec 40 000 postes non pourvus d’ici 2026.
Le recrutement à l’étranger pour compenser la pénurie de compétences en Suisse
Faute de candidats suffisants sur son sol, la Suisse doit se tourner vers l’étranger.
C’est ce que révèle le dernier rapport de l’Observatoire sur la libre circulation des personnes (LCP) à l’occasion du vingtième anniversaire de l’accord conclu entre l’Union européenne et la Confédération helvétique. Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, la secrétaire d’État à l’Économie, estime qu’
Il s’agit de la plus grande réforme du marché du travail des cinq dernières décennies.
Comme beaucoup, le secrétariat d’État à l’Économie (Seco) reconnait que l’immigration de main-d’œuvre étrangère est une vraie chance pour le pays. Après un décrochage durant la pandémie, elle a repris depuis 2021. Elle a apporté une solution au manque de compétences et contribué à la croissance économique.
Le secteur de l’informatique est l’un des plus gros demandeurs de personnel qualifié auprès des pays voisins jusqu’au Royaume-Uni, mais également en Inde et aux États-Unis. En effet, avec un taux d’activité culminant à 92,2 % dans ce domaine en 2021, pour un taux de chômage à 1,6 %, il n’est plus possible de compter sur les seuls nationaux.
Le portage salarial international pourrait aider les pays comme la Suisse à faire venir les profils de haut niveau dont ils ont besoin.
Le statut de salarié comporte en effet de multiples avantages pour les freelances : autonomie, couverture sociale complète, accompagnement personnalisé. Quant aux entreprises en quête de prestataires, elles apprécient ce régime flexible, simple à mettre en place, et qui les décharge des démarches administratives et coûts liés à l’embauche et la gestion d’employés supplémentaires à temps plein.