Après des années de baisse, les taux d’intérêt des crédits immobiliers amorcent une remontée en ce mois de février 2022. Les courtiers annoncent une augmentation comprise entre 0,10 à 0,35 point de pourcentage. Toutefois, la concurrence féroce que se livrent les banques et les seuils de l’usure devraient limiter l’ampleur du mouvement.
Des taux en légère hausse, mais toujours proches de 1 %
Depuis quelques années, les taux d’intérêt des prêts à l’habitat sont stables à des niveaux planchers historiques. Selon le Crédit Logement/CSA,
La moyenne toutes durées confondues est descendue à un seuil inédit à 1,05 % en fin 2021.
En janvier, même les contrats sur 20 ans se négociaient autour de 1 %.
En février, les barèmes bancaires reçus par les courtiers affichent des hausses de 0,10 point et jusqu’à 0,35 point pour une enseigne régionale.
Pour ces derniers, cette révision est nécessaire pour les prêteurs, afin de compenser le relèvement des taux de refinancement et des obligations assimilables du Trésor (OAT) à 10 ans, passés de 0 à 0,37 % entre fin décembre et le 1er février 2022.
Ces indicateurs sont utilisés comme base pour fixer le niveau des taux de crédit immobilier.
Aujourd’hui, les taux standards avant négociation avoisinent 1,1 % sur 15 ans, 1,25 % sur 20 ans et 1,45 % sur 25 ans. Les emprunteurs qui justifient de revenus très confortables et d’un apport personnel conséquent peuvent même facilement décrocher une offre à moins de 1 % sur 20 ans.
Des taux faibles pour compenser le resserrement des conditions d’octroi
Pour autant, les candidats à l’accession à la propriété n’ont pas à craindre de bond des taux. En effet,
la Banque Centrale européenne devrait maintenir sa politique monétaire accommodante au moins jusqu’à l’été 2022, la situation sanitaire n’étant pas encore maîtrisée.
Du côté des banques, la concurrence impose une politique commerciale agressive en matière de crédit à l’habitat, qui est un produit d’appel. En outre, les conditions d’emprunt attractives constituent un moyen efficace de préserver le dynamisme du marché. En effet, le durcissement des critères d’octroi de crédit imposés par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) exclut les ménages modestes comme les primo-accédants et les investisseurs locatifs ayant peu d’apports. En effet, l’autorité limite le taux d’endettement des emprunteurs à 35 % (assurance emprunteur incluse) et la durée de remboursement à 25 ans.
Enfin, les établissements de prêts doivent tenir compte des taux d’usure. Ceux-ci sont déterminés en fonction de la moyenne des taux sur le trimestre en cours. Si les banques appliquent des taux d’intérêt trop élevés, les profils qui paient une assurance coûteuse du fait de leur âge, de leur état de santé, de leur métier… sont pénalisés.
Le portage salarial, une solution pour accéder au crédit pour les indépendants
Devenir propriétaire est un rêve partagé par des millions de Français, quelle que soit leur situation. Il est néanmoins plus facile pour les salariés en CDI d’obtenir un crédit nécessaire au financement du projet. Pour les indépendants, il existe une solution pertinente pour rassurer le banquier : le portage salarial.
La définition du portage salarial est qu’il s’agit d’une forme d’emploi à mi-chemin entre entrepreneuriat et salariat. Les honoraires qu’ils négocient avec les entreprises clients sont facturés et encaissés par la société de portage. Celle-ci prélève ses frais de gestion et les charges sociales obligatoires, puis verse le solde sous forme de salaire au travailleur.
Elle lui remet également un bulletin de paie, réclamé par le banquier pour attester de la régularité et du niveau de ses revenus.
En outre, les consultants portés ont droit à une couverture sociale complète, incluant l’assurance maladie, la mutuelle, l’allocation chômage, la cotisation retraite.