Après la récession brutale de 2020, la reprise de l’activité économique et la remontée du prix de l’énergie ont entraîné le retour de l’inflation en 2021. Pour 2022, les économistes estiment que le risque d’une spirale inflationniste est pour l’instant moindre en Europe.
Rebond de l’inflation en 2021 après la récession de 2020
En 2020, la récession inédite causée par la pandémie et les mesures de restriction ont perturbé l’offre et la demande, notamment de produits énergétiques. Résultat, le prix du baril de pétrole a chuté de 70 % entre fin décembre 2019 et fin avril 2020, pour s’établir à moins de 20 dollars. Il a entraîné avec lui diverses matières premières, dont les métaux essentiels à l’industrie.
Comme la consommation d’énergie des ménages influe sur les indices de prix à la consommation (IPC), ceux-ci ont mécaniquement diminué. À travers le monde, l’inflation ralentit. Aux États-Unis, sur les quatre premiers mois de 2020, elle passe de 2,5 % à 0,5 %. Un mouvement similaire est observé en Europe, y compris l’Hexagone, où l’inflation s’est rapprochée de zéro, mais sans passer en dessous.
En 2021, avec la reprise de l’activité, les prix du pétrole et des autres matières premières repartent à la hausse, tirant l’inflation.
Les IPC des grandes économies rebondissent, néanmoins de façon plus marquée aux États-Unis (+ 5,4 % un an en septembre 2021) par rapport à la zone euro (+ 3,4 %). La France se distingue par des croissances faibles des IPC (+ 2,7 %), tout comme l’Italie (2,9 %), contrairement à l’Allemagne et à l’Espagne (+ 4 %).
Pour les économistes, ces progressions sont à relativiser, l’inflation étant tombée à des niveaux anormalement bas à la même époque en 2020. En se basant sur les IPC de 2019, ils obtiennent des chiffres beaucoup plus raisonnables pour le rebond de l’inflation au premier semestre 2021 : + 3,4 % pour l’IPC sur deux ans aux États-Unis (contre 3,4 % sur un an). Une différence de 2 points est également constatée dans la zone euro à la mi-2021 entre les deux termes de l’inflation, sur un an et sur deux ans. Si l’on considère les indices sous-jacents (hors énergie), l’évolution des prix est encore plus modérée.
Pas de poussée inflationniste pour l’Europe pour début 2022
Les fluctuations de l’inflation au cours des deux dernières années sont donc directement attribuées aux matières premières.
En fin octobre 2021, le cours du Brent a été multiplié par quatre par rapport au seuil historique d’avril 2020, repassant au-dessus des 80 dollars. D’ici fin 2022, les marges de production de pétrole des États-Unis et de l’Arabie Saoudite ajoutées aux stocks devraient réduire la tension sur le marché de l’énergie. Quant aux matières premières non énergétiques, après le pic de fin mai 2021, leurs prix redescendent progressivement.
En conséquence, l’inflation due aux matières premières, ainsi qu’aux produits de base semi-transformés (matériaux industriels, semi-conducteurs) devrait baisser. Néanmoins, des pénuries associées à des remontées tarifaires ponctuelles ne soient pas à exclure.
L’Europe est pour l’instant préservée de la poussée inflationniste de 2021, si l’on se réfère au mouvement contenu, notamment sur deux ans, de l’inflation sous-jacente. À l’inverse, celle-ci s’affiche en hausse depuis quelques mois outre-Atlantique, où les salaires ont connu une nette revalorisation, aggravant le risque d’une spirale inflationniste. Sur le Vieux Continent, des informations actualisées sur les salaires sont nécessaires pour que des conclusions probantes puissent être établies.
Il semble cependant important de rappeler que les augmentations accordées par les employeurs sont souvent répercutées sur les prix. Le pouvoir d’achat des employés-consommateurs s’en trouve rogné, ce qui les pousse à réclamer une nouvelle révision salariale, créant un cercle vicieux défavorable à ces derniers. En effet, un tel changement prend nécessairement du temps, alors que l’inflation peut être très rapide.
Sécuriser ses revenus pour préserver l’équilibre de son budget
Pour les non-salariés, l’irrégularité des revenus ajoutée à la cherté des biens est extrêmement pénalisante sur le plan de la gestion budgétaire.
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