La réforme du système de retraites voulue par Emmanuel Macron n’a finalement pas été concrétisée en 2021 en raison de la crise sanitaire. Quelques revalorisations sont même entrées en vigueur au cours de l’année. Néanmoins, d’autres évolutions risquent d’arriver en 2022. Quel que soit leur statut, les futurs retraités doivent s’y préparer.
Des revalorisations pour certains profils de retraités
À partir du 1er janvier 2022, la retraite de base des affiliés du régime général (salariés, fonctionnaires agriculteurs) sera relevée de 1,1 % de la pension qu’ils percevront début février. La mesure s’applique donc aux indépendants ayant choisi le statut de salarié porté pour exercer leur activité.
En effet, selon la définition du portage salarial, les travailleurs bénéficient des mêmes avantages que les salariés d’entreprise en ce qui concerne l’aspect social (assurance maladie, mutuelle, congés payés, formation, et bien entendu, la cotisation à la retraite pour valider des trimestres additionnels). Les anciens avocats devraient également bénéficier d’une hausse.
De même, certains régimes complémentaires ont décidé des augmentations. C’est le cas des travailleurs indépendants (RCI), qui obtiendront 1,1 % supplémentaire, tout comme les contractuels de la fonction publique, qui relèvent de l’Ircantec.
Enfin, les quelque 214 000 conjoints collaborateurs et aidants d’agriculteurs vont toucher en moyenne 100 euros de plus par mois à compter de 2022. Pour rappel, les 150 trimestres validés leur donnent droit aujourd’hui à une pension mensuelle de 604 euros. Ce montant diminue à 307 euros si la condition de durée minimale n’est pas remplie. La date de la revalorisation doit encore être fixée, mais la règle aura très probablement un effet rétroactif.
Des réformes nécessaires pour rétablir l’équilibre des comptes
À cause de la pandémie, la branche vieillesse de la Sécu accuse un déficit de 3,7 milliards d’euros pour l’exercice 2021 et devrait se retrouver avec un résultat négatif de 2,5 milliards en 2022. Les complémentaires sont également à la peine, la revalorisation de l’Agirc-Arrco étant inférieure à l’inflation. L’Union mutualiste retraite (UMR) ne fait pas mieux en rognant les rentes des affiliés de son régime facultatif à point Corem.
Afin de compenser les difficultés financières, les prochaines réformes porteront nécessairement sur l’âge légal de départ (que l’actuel président veut faire passer à 64 ans) et la durée minimale de cotisation.
Selon les estimations de certains experts, en fonction de leur profil, une partie des cotisants verront leur carrière allongée de deux à quatre ans pour un niveau de pension de 5 à 10 points en dessous de celui auquel ils auraient pu prétendre sans réforme.
Pour anticiper la nette baisse de leurs revenus, des millions d’épargnants de tous âges se constituent un plan d’épargne retraite individuel ou un autre placement retraite.
Une palette de nouveaux services pour aider les pensionnés
Le compte retraite individuel, consultable sur le site info-retraite.fr, liste désormais les différents contrats d’épargne retraite auxquels les pensionnés ont souscrit, parfois sans le savoir.
Les futurs retraités pourront quant à eux estimer le montant de leur future pension en précisant le nombre de leurs enfants et en fournissant les documents. Outre cette fonctionnalité attendue pour l’été 2022, ils pourront dès le premier trimestre prendre rendez-vous avec un conseiller de leur Caisse d’assurance retraite et de santé au travail (Carsat) via le site lassuranceretraite.fr.
Enfin, avant fin juin, ils pourront effectuer les corrections et ajouts d’informations relatives à la carrière directement en ligne tout en transmettant les justificatifs requis.