Pour le dernier trimestre 2022, Oracle Corp table sur un bénéfice supérieur aux prévisions grâce au succès des services SaaS et des services d’infrastructure cloud. Le dynamisme de ces segments dans lesquels les entreprises ont dû dépenser massivement afin de soutenir le travail hybride compense ainsi la dette de 15,8 milliards de dollars générée par le rachat de Cerner, entreprise américaine spécialisée dans la technologie médicale. Ces estimations ont permis un rebond de son titre sur les marchés financiers.
Un bilan trimestriel positif attribué au succès des services Cloud
Le chiffre d’affaires total d’Oracle atteint 11,8 milliards de dollars (impact des fluctuations monétaires compris), en progression de 5 % sur un an. Sur l’ensemble, 2,9 milliards de dollars sont générés par les produits cloud (IaaS et SaaS confondus), en hausse de 19 % par rapport à 2021. Mais
Si auparavant, les applications cloud Fusion et NetSuite en étaient les principaux moteurs, c’est l’Oracle Cloud Infrastructure (OCI) qui porte sa croissance pour le quatrième trimestre (+39 % à taux de change constant).
Mme Catz, la CEO de l’entreprise, attribue une grande partie de cette dynamique à la clientèle existante, qui consolide ses systèmes. En parallèle, de nombreux grands comptes issus de secteurs très variés et de différentes nationalités ont signé avec Oracle au cours des trois mois.
Pour l’exercice 2023, la société prévoit d’investir 4 milliards de dollars supplémentaires dans ce domaine afin de répondre à une demande croissante. Cette somme doit servir à la construction de nouveaux centres de données dans six régions, sachant qu’elle est actuellement présente dans une vingtaine de pays couvrant 38 régions cloud, et à l’amélioration de ses services. En effet, malgré un essor notable en une année, Oracle accuse un retard en comparaison avec les géants américains Amazon, Google et Microsoft.
Or, les besoins explosent pour tous les types d’organisations, même les plus petites ainsi que des professionnels de l’informatique indépendants. Encouragés par l’existence d’un régime protecteur comme le portage salarial, beaucoup proposent des services IT des plus simples aux plus complexes en freelance.
À distance ou sur le site de l’entreprise cliente, ils effectuent des missions variées incluant le déploiement de solutions Cloud.
Le statut de salariés portés leur assure l’autonomie, une protection sociale complète, ainsi que l’accompagnement de la société de portage dans le développement de leur affaire.
La santé et les services financiers, nouveaux axes de croissance majeurs
Oracle espère également des retombées importantes de l’acquisition de Cerner pour 28,3 milliards de dollars en fin de 2021 afin de renforcer sa suite de solutions dédiées au secteur de la santé.
Ce projet de construction d’une base de données nationale de dossiers médicaux devrait à la fois améliorer la prise en charge des patients et la visibilité des autorités sur la situation sanitaire dans le pays.
Les systèmes cliniques de Cerner devraient ainsi se doter d’une interface utilisateur vocale, de dispositifs connectés pour le diagnostic et le suivi des malades, ainsi que des applications basées sur l’IA dédiées à différentes pathologies, dont les cancers. Ces outils pourraient être complétés par divers systèmes :
- des logiciels RH (planification, gestion de la main-d’œuvre contractuelle, recrutement) ;
- des fonctions de paiement et de facturation automatisées visant à simplifier la tâche des assureurs et des agences gouvernementales ;
- des modes de paiement alternatifs ;
- une connexion au système clinique de l’hôpital.
Au secteur de la santé s’ajoute celui des services financiers, où l’éditeur fournit les grands groupes bancaires et les sociétés de logistique avec Oracle ERP Cloud, qui permet l’automatisation du commerce B2B.
Des résultats en hausse attendus pour la prochaine année fiscale
Pour la prochaine année fiscale, Oracle mise sur une « croissance incrémentielle » de ses revenus. En T1, le Cloud incluant Cerner devrait enregistrer une hausse comprise entre 47 % à 50 % à taux de change constant. En excluant Cerner, la progression à taux de change constant devrait se situer entre 25 % et 28 %.
Celle-ci devrait largement compenser l’augmentation significative des dépenses d’exploitation après les + 8 % déjà observés au troisième trimestre (6,69 milliards de dollars). Rien que les coûts des licences et de support des services cloud ont bondi de 23 %.
Pour les experts,
Cette stratégie axée sur le développement du Cloud est pertinente, sans compter que les prévisions de bénéfices devraient rassurer les investisseurs quant à la capacité du fournisseur à étendre son empreinte.
Au quatrième trimestre, le bénéfice ajusté par action devrait se situer entre 1,40 et 1,44 $, au-dessus de 1,38 $ attendu. Lors du précédent trimestre, le gain par action a été de 1,13 $, en dessous de 1,18 $ anticipé par les analystes. Le chiffre d’affaires devrait pour sa part croître de 6 % à 8 % à taux de change constant.