À l’occasion d’une rencontre de l’Ajis (Association des journalistes de l’information sociale), le ministre du Travail a réaffirmé la volonté de l’exécutif de parvenir au plein-emploi d’ici à 2027. Cela correspond à un taux de chômage proche de 5 %, soit à 2,4 points de pourcentage en dessous de son niveau actuel. Pour Olivier Dussopt, cet objectif reste atteignable malgré le contexte économique incertain.
La réforme de l’assurance chômage, une voie vers le plein-emploi ?
Selon le ministre, la situation a de quoi surprendre, avec des créations d’emplois supérieures aux prévisions de l’Insee.
Pour 2023, la crainte d’un essoufflement est palpable en raison de la guerre en Ukraine, l’inflation galopante et la crise énergétique. Cependant, Olivier Dussopt estime que l’état du marché laisse présager de la poursuite d’une bonne dynamique.
Afin d’atteindre le plein-emploi, le gouvernement mise en partie sur la réforme de l’assurance chômage.
Il envisage en effet la modulation des règles d’indemnisation, avec un durcissement ou un assouplissement dicté par l’état du marché du travail. Une version de compromis du projet de loi associé a ainsi été validée par les députés le 15 novembre et les sénateurs deux jours plus tard. Une concertation a lieu avec les partenaires sociaux en vue de l’application de la modulation début 2023.
Outre les salariés, le changement concerne potentiellement les indépendants qui exercent leur activité en portage salarial, forme d’emploi qui a connu un essor fulgurant depuis la crise sanitaire en France. Les freelances sont nombreux à avoir choisi cette formule en raison de la sécurité qu’elle offre sur le plan social. La signature d’un contrat de portage salarial donne droit à l’assurance maladie, à la mutuelle santé, à la prévoyance, à la cotisation retraite de base et complémentaire, mais surtout à l’assurance chômage. Un avantage dont ne jouissent pas les autres statuts d’indépendants.
Maintien du montant, mais révision de la durée d’indemnisation au chômage
Le ministre s’est toutefois engagé à ne pas modifier le montant des indemnisations », privilégiant « une action sur la durée maximale d’indemnisation.
Pour rappel, les salariés ayant perdu leur emploi peuvent aujourd’hui percevoir des allocations pendant 24 mois s’il est âgé de moins de 53 ans, et pendant 36 mois à partir de 53 ans.
Selon Olivier Dussopt, « le maintien d’une durée minimale d’indemnisation est nécessaire afin de préserver l’éligibilité de ceux qui sortent d’un CDD de six mois ».
D’après les dispositions en vigueur, l’obtention de l’indemnisation chômage est conditionnée notamment à six mois travaillés sur une période de référence de 24 mois.
Le ministre se dit défavorable à l’allongement de la durée minimale d’affiliation au-delà de six mois, expliquant que le CDD est la voie d’insertion professionnelle la plus fréquente.
Or, il souligne que « ce type de contrat est la plupart du temps conclu pour six mois ».
En conséquence, au vu des indicateurs utilisés pour apprécier la conjoncture et décider la modulation, le ministre estime que « les facteurs pertinents sont la diminution du chômage ainsi que le rapport entre les emplois non pourvus et le nombre de demandeurs d’emploi effectivement inscrits.