Autre victime de l’attentisme des investisseurs qui sévit actuellement sur le marché du capital-risque français, l’agence d’intérim 100 % digitale GoJob vient finalement de boucler un nouveau tour de table de 23 millions d’euros en série B cet été.
Bien qu’en deçà du montant initialement espéré pour financer son expansion à l’international (la start-up s’attendait à en obtenir le double) et avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, ces fonds devraient lui permettre de développer de nouvelles solutions technologiques et de soutenir son développement aux États-Unis.
Un tour de table en demi-teinte
Portée par son succès en France, GoJob nourrit de grandes ambitions à l’international.
La spécialiste de la mise en relation entre les travailleurs intérimaires et les entreprises cherche désormais à s’exporter au-delà des frontières.
Mais dans un contexte socio-économique rempli d’incertitudes qui incite à la prudence, les investisseurs ont été peu emballés par sa dernière levée de fonds. Conséquence : le tour de table n’a pas eu les résultats escomptés.
Alors qu’elle s’attendait à réunir au moins le double, elle n’a réussi qu’à collecter 23 millions d’euros. Cela ne l’a toutefois pas empêché d’ouvrir des bureaux à Atlanta et à Nashville, aux États-Unis.
Concernant ses projets dans l’Hexagone et pour lesquels elle souhaite développer de nouveaux algorithmes, GoJob veut mettre l’accent sur les métiers dans l’industrie, la logistique ou encore la vente en détail.
Parmi les investisseurs ayant répondu favorablement à sa campagne de financement figurent Amundi, qui vient d’entrer dans son capital, ainsi que les fonds Breega Capital, Kois Invest et Région Sud investissement.
Intérim versus portage salarial
La réticence des investisseurs à financer le projet de GoJob peut aussi s’expliquer par le fait que le statut portage salarial est en train de prendre le pas sur l’intérim.
En effet, de plus en plus de travailleurs indépendants se tournent désormais vers une société de portage salarial plutôt que vers une agence d’intérim. La raison en est que devenir salarié porté procure des avantages que n’offre pas l’autre statut.
Par exemple, en cas d’inactivité, l’intérimaire peut se retrouver sans ressources alors que le salarié porté bénéficie dans certains cas d’une indemnité de chômage.
Autre argument en faveur du portage salarial, le travailleur porté est couvert par une assurance responsabilité civile qui lui permet d’être protégé en cas de dommages matériels ou corporels causés à un tiers.