La France accuse un net retard par rapport à ses voisins européens en matière d’emploi des seniors. En 2021, seulement 56 % des Français âgés de 55 à 64 ans étaient en activité, alors que le taux moyen se situe à 60,5 % pour l’ensemble de l’Union européenne. L’hexagone se classe ainsi 16e sur 27. Des solutions concrètes existent pourtant pour relever les défis que pose l’évolution démographique.
Les freins à l’emploi des seniors en France
Selon les experts, le faible taux d’emploi des seniors en France est dû notamment à la précocité du départ à la retraite, à 62 ans.
Cependant, les sociologues identifient deux facteurs majeurs à l’origine des fortes disparités entre les États membres, lesquelles découlent de la considération de l’âge dans les cultures :
- les mesures prises pour le maintien des seniors sur le marché du travail ;
- les politiques de protection sociale et d’emploi et de formation
En France, une « culture de la sortie précoce » semble prévaloir. Les actifs vieillissants sont exclus du marché du travail, tandis que le non-emploi donne droit à une indemnisation au niveau et à la durée importante.
Pour ces experts, « l’incitation à inactivité (culture de la préretraite) et l’accompagnement par les pouvoirs publics et les employeurs contribuent à la raréfaction de l’offre pour les travailleurs qui prennent de l’âge ».
Selon des études récentes, « aussi bien les recruteurs que les candidats évoquent les mêmes préjugés tenaces comme sources de discrimination à l’embauche » :
- La fragilité de la santé ;
- La charge économique en raison des prétentions salariales élevées ;
- La capacité d’adaptation aux jeunes générations et aux nouvelles méthodes de travail, entraînant des problèmes de cohésion interne ;
- L’insuffisance des compétences en matière de nouvelles technologies ;
- La faiblesse de la productivité
- Le manque de flexibilité.
Au poids de ces stéréotypes s’ajoutent le faible taux de formation des plus de 45 ans, ainsi que la force des habitudes.
Une nécessaire action collective pour instaurer une culture de l’inclusion des seniors
Le basculement vers une culture d’inclusion en France passe ainsi nécessairement par la valorisation de l’image des seniors et un changement des mentalités, notamment chez les managers et les DRH. Et ce d’autant qu’avec l’allongement de l’espérance de vie, les seniors peuvent rester en activité et en bonne santé plus longtemps. Il convient aujourd’hui de privilégier l’expertise et la personnalité des travailleurs, quel que soit leur âge, et de s’interroger sur leur contribution au développement des entreprises et de la société dans son ensemble.
Au lieu de multiplier les mesures coercitives ou de réduire continuellement les pensions, il importe d’agir pour l’intégration des salariés âgés et l’intergénérationnel. Les directeurs de ressources humaines, les syndicats et les salariés eux-mêmes, juniors et seniors, doivent travailler de concert à la sensibilisation, l’information et l’action.
En acceptant d’innover, il est possible de transformer la révolution démographique en opportunité pour répondre aux défis de l’allongement de la vie.
Faute de décrocher un poste salarié, les seniors sont nombreux à se lancer dans une activité indépendante, dont les revenus sont possiblement cumulables avec la pension de retraite ou avec l’allocation chômage. Signer une convention et un contrat de travail avec une société de portage salarial offre une grande liberté associée à une protection sociale complète.