Les faillites d’entreprises ont explosé en 2022, sans toutefois égaler les niveaux d’avant la crise sanitaire. Même si la tendance est générale, certains secteurs sont particulièrement touchés et les PME sont également plus durement impactées que les entreprises de plus grande taille. Pour 2023 en revanche, les dépôts de bilan devraient rester contenus.
Un nombre de faillites en hausse, mais toujours inférieur à son niveau pré-Covid
D’après les données de la Banque de France, « le nombre de faillites d’entreprises (41.020) a bondi de 48,6 % sur un an (27 592 en 2021) ».
Toutefois, ce chiffre reste de 20 % inférieur à celui observé avant la pandémie de Covid-19. Pour les analystes de l’institution,
Cette augmentation s’apparente davantage à une normalisation et concerne tous les secteurs économiques.
Ils ajoutent cependant que « les PME hors tailles indéterminées semblent plus durement touchées ». Une étude du cabinet Altares confirme cette affirmation, en annonçant une « hausse de 48,7 % des PME, en particulier les petites entreprises (+92,2 %) et les TPE (+95,8 %), contre +20,8 % pour les ETI et les grandes entreprises ».
Concernant les secteurs, celui de l’hébergement et la restauration montre un taux d’augmentation annuel de 105,7 % des dépôts de bilan en décembre 2022. En raison des fermetures provisoires imposées par le confinement durant la crise sanitaire, ces établissements avaient bénéficié du soutien financier de l’État. Mais depuis la reprise de l’activité, ces aides ont été suspendues. Des hausses marquées ont également été constatées dans l’industrie (+64,3 %), ainsi que le commerce et la réparation automobile (+54,4 %).
La situation pousse de nombreux salariés à se tourner vers une activité indépendante. Signer un contrat de portage salarial leur offre une totale liberté dans le choix de leurs missions et la gestion de leur temps, tout en leur donnant le droit à une protection sociale étendue. Cet aspect est important pour les entrepreneurs, qui ne bénéficient pas toujours d’une bonne sécurité sociale, de l’assurance chômage, de la retraite…
Pas de vague de dépôts de bilan en 2023 selon Bercy et la Banque de France
2023 s’annonce difficile en raison du contexte géopolitique, qui entraîne une envolée du prix de l’énergie et des matières premières, auxquelles s’ajoutent des pénuries pour certains composants.
Cependant, la Banque de France et le ministre de l’Économie écartent tout risque d’une explosion du nombre d’entreprises.
Cette affirmation est contraire aux conclusions d’une étude publiée fin octobre par la Confédération des PME selon laquelle « la cherté de l’énergie pourrait contraindre 9 % des dirigeants des TPE-PME à mettre un terme à leur activité ». C’est déjà le cas de Duralex et de William Saurin, deux industriels de renom, qui ont annoncé une suspension ou une diminution de leur activité.
Mais selon Bruno Le Maire, le gouvernement va aider les entrepreneurs à faire face aux difficultés causées par la flambée du coût de l’électricité et du gaz.
Les boulangers ont été les premiers à bénéficier de mesures de soutien spécifiques. En outre, s’appuyant sur les chiffres de l’Insee,
Le ministre déclare qu’à l’heure actuelle, moins de 1 % des entrepreneurs prévoient de mettre la clé sous la porte ou de ralentir leur production ».