Depuis deux ans, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union européenne. Cette séparation a lourdement impacté l’économie britannique, actuellement au bord de la récession. En ajoutant les multiples changements politiques et le contexte géopolitique et macroéconomique mondial, les ménages et les chefs d’entreprise subissent de plein fouet les effets négatifs du Brexit.
Des conséquences lourdes sur les finances des Britanniques
Bien qu’il soit difficile de quantifier l’impact concret de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, la plupart des économistes soulignent une dégradation de sa situation économique. Certains économistes affirment que « jamais un accord commercial n’a eu de telles répercussions ».
Les prix flambent, les procédures administratives s’alourdissent, la main-d’œuvre manque, le commerce extérieur est en repli, tout comme l’investissement des entreprises.
S’y ajoutent l’augmentation des prix due à la pandémie, la guerre en Ukraine et les problèmes d’approvisionnement à l’échelle mondiale.
Alors que la récession menace le pays, et que le coût de la vie explose, la grogne monte chez une partie de la population, déçue par la tournure des événements.
Car la livre a chuté, contribuant à une inflation actuellement proche de 11 %. En 2022, ils ont en plus subi le choc de la perte de leur reine et au cœur de l’hiver, se préparent à des grèves et des coupures d’électricité.
Aujourd’hui, un récent sondage de l’institut YouGov indique que « moins d’une personne sur trois soutient le Brexit » en dépit des efforts des autorités pour le promouvoir. Même chez les « brexiteurs », on déplore une réalité aux antipodes de leurs attentes.
Des surcouts et des complications administratives pour les entreprises
La situation n’est pas plus reluisante pour les patrons outre-Manche, qui dénoncent une « hausse continue des coûts sans aucun avantage ». D’un côté, avec la suppression de l’accord de libre-échange conclu entre Londres et Bruxelles, des droits de douane s’appliquent sur les échanges commerciaux, d’autant que la clientèle des entreprises se trouve principalement sur le continent.
Mais surtout, les formalités de déclaration pour les importations et exportations de l’UE, ainsi que le retour des contrôles à la frontière, sont synonymes de paperasse.
Beaucoup déclarent avoir comptabilisé une « majoration de 25 % des charges à cause des frais d’administration ».
En parallèle, de nombreux clients cherchent de nouveaux fournisseurs ailleurs, lassés des complications avec le Royaume-Uni.
D’ailleurs, d’après la Chambre de commerce britannique (BCC), « l’adaptation aux nouvelles règles constitue un défi de taille pour la plupart des sociétés ».
Afin de préserver leur compétitivité, les entreprises sont contraintes de rogner leurs marges.
Aujourd’hui, au sein du G7, seul le Royaume-Uni n’est pas parvenu à retrouver son niveau de PIB d’avant la crise sanitaire.
Selon l’organisme public de prévision budgétaire OBR « le Brexit entraînera une contraction de 4 % de l’économie britannique sur le long terme ».
Leurs dirigeants, comme les économistes, appellent au dialogue pour trouver un moyen d’améliorer les relations commerciales avec l’Europe.
Une dernière conséquence majeure du Brexit est la pénurie de main-d’œuvre. De nombreux secteurs comme l’agriculture et l’hôtellerie-restauration ont en effet besoin des travailleurs européens. Ils réclament un assouplissement des règles migratoires.
En attendant, pour les prestations qui le permettent, beaucoup font appel à des salariés portés. Selon la définition du portage salarial, le consultant effectue la mission sans avoir de lien de subordination avec l’entreprise cliente, et toutes les formalités administratives sont assurées par la société de portage. Pour cette dernière, ce système présente plusieurs avantages : l’accès aux compétences nécessaires, la flexibilité et la maitrise des coûts.