Le phénomène inquiète les économistes. Victimes de l’inflation galopante et de la concurrence des commerçants en ligne, plusieurs enseignes de prêt-à-porter en France ferment boutique. Après Camaïeu, Kookaï ou encore Gap, l’enseigne San Marina vient d’être placée en liquidation judiciaire. Comment expliquer ces fermetures successives ?
Le secteur de l’habillement dans le rouge
C’est un véritable marasme qui frappe aujourd’hui le secteur de l’habillement en France.
Après Camaïeu en octobre et Kookaï début février, c’est au tour de l’enseigne de chaussures San Marina de baisser le rideau.
Placée en redressement judiciaire depuis plusieurs mois, l’entreprise spécialisée dans la fabrication et la distribution de chaussures a définitivement mis la clé sous la porte, faute de repreneur.
Avant que la mise en liquidation judiciaire de la marque n’ait été prononcée par le tribunal de commerce de Marseille, les dix boutiques de la marque en Côte d’Azur ont soldé leurs derniers articles, avec des remises allant jusqu’à 50 %.
Avec 163 magasins en France, San Marina employait près de 700 salariés. La liquidation judiciaire étant actée, ces derniers devront trouver de nouveaux emplois ou bien se reconvertir sous le régime du portage salarial Paris.
Forme d’emploi à mi-chemin entre le salariat et l’entrepreneuriat, le portage salarial permet d’exercer une activité indépendante dans un cadre sécurisé (rémunération fixe et régulière, couverture sociale…) tout en conservant son autonomie.
La concurrence trop rude des plates-formes en ligne
Avec des boutiques de vêtement en ligne qui fleurissent un peu partout, la pression était trop forte pour les enseignes traditionnelles de prêt-à-porter.
C’est le constat que font les analystes pour expliquer en partie la vague de fermetures des derniers mois. Ces enseignes n’ont pas su s’adapter à temps, ou ont pris trop tardivement le virage du numérique.
Par ailleurs, le contexte inflationniste qui frappe durement le pouvoir d’achat des consommateurs est également en cause. Avec la hausse générale des prix, les Français sont de plus en plus regardants sur leurs dépenses, l’habillement ne fait pas exception.
Autre facteur : l’émergence du marché de la seconde main, en progression de +15 % sur un an.