L’ère post-pandémique a induit des changements significatifs dans les préférences de travail des salariés français. Alors que le télétravail et les modes d’organisation hybrides avaient initialement gagné en popularité, une récente étude menée par l’ADP Research Institute, intitulée « People at Work 2024 », révèle de nouvelles tendances.

Un frémissement de retour au présentiel

Menée auprès de 34 000 travailleurs dans 18 pays, l’étude révèle un net regain d’intérêt pour le travail en présentiel. En un an, la proportion des actifs ayant opté exclusivement pour le travail sur site est passée de 65 % à 69 %. Ces évolutions sont également observées à l’échelle internationale, avec une diminution du modèle de travail hybride en faveur d’une plus grande présence au bureau.

Ce mouvement de retour au présentiel pourrait s’inscrire dans une recherche d’équilibre entre le télétravail et le présentiel. Néanmoins, le télétravail à plein temps continue de séduire les professionnels, avec une progression de +2 % en France.

Pour les travailleurs indépendants en quête de liberté et de sécurité, le portage salarial présente de nombreux avantages. Ce statut combine autonomie et stabilité grâce à un contrat de travail qui inclut la gestion administrative et la protection sociale. Les consultants bénéficient ainsi d’une flexibilité totale dans le choix de leurs missions, tout en étant couverts par la société de portage. En outre, ce modèle d’emploi facilite l’accès à un réseau diversifié de clients potentiels, favorisant le développement professionnel et la stabilité financière.

La flexibilité : moins plébiscitée, mais toujours importante

Bien que la flexibilité des horaires reste appréciée par environ un quart des salariés français, son attrait semble décliner.

Ce changement de tendance s’explique par un retour aux priorités fondamentales :

  • La rémunération : le salaire demeure le principal facteur de motivation pour la majorité des travailleurs (63 %).
  • L’épanouissement professionnel : le plaisir au travail (44 %) devient un élément déterminant pour le bien-être et la performance.
  • La sécurité de l’emploi : dans un contexte économique incertain, la stabilité professionnelle (34 %) est primordiale.

Seulement 12 % des répondants en France considèrent la flexibilité du lieu de travail comme essentielle. Cette tendance n’est pas homogène : les jeunes de 18 à 34 ans y attribuent plus de valeur (16 %) que les individus âgés de 55 ans et plus (9 %).

En définitive, les aspirations en matière de flexibilité varient en fonction de l’âge, du genre et du secteur d’activité. Les femmes et les jeunes générations accordent plus d’importance à la souplesse des horaires, tout comme les travailleurs des secteurs de l’informatique, des télécommunications et de la finance. Les parents d’enfants en bas âge plébiscitent également cette option.

Télétravail sous surveillance : un sentiment qui s’amplifie

L’étude « People at Work 2024 » révèle qu’en France, 50 % des salariés en télétravail ont le sentiment d’être constamment épiés par leur employeur. Cette perception est particulièrement forte chez les cadres supérieurs (59 %).

Cependant, tous les télétravailleurs ne sont pas logés à la même enseigne. Les secteurs d’activité, les profils de postes et les cultures d’entreprise peuvent influencer le niveau de surveillance ressenti.

Ainsi, cette impression de surveillance est particulièrement prégnante dans les secteurs du commerce, de la restauration-hôtellerie et des loisirs (61 %), ainsi que ceux de la vente, des médias et du marketing (60 %).

Enfin, l’engouement des français pour la semaine de quatre jours semble légèrement s’estomper. Alors qu’en 2023, 37 % des salariés se déclaraient favorables à ce modèle, même si cela impliquait des journées plus longues, ce pourcentage est descendu à 35 % cette année.

Malgré tout, ce concept continue de séduire particulièrement les professionnels hybrides, les jeunes adultes âgés de 25 à 34 ans et les femmes. Néanmoins, une écrasante majorité de travailleurs (97 %) ne sont pas disposés à accepter une baisse de salaire en échange de cette semaine de quatre jours.