Créé en 1995, le CMAP (Centre de médiation et d’arbitrage de Paris) s’est donné comme mission d’aider les entreprises à résoudre les conflits avec ses partenaires (fournisseurs, sous-traitants…). Mais, avec le temps, le champ d’action de ce médiateur s’est élargi. En effet, il est également saisi pour des litiges au sein d’une entreprise : entre l’employeur et un salarié, entre deux collaborateurs, ou deux départements. La médiation sociale est ainsi devenue un des domaines d’intervention du CMAP, notamment depuis l’essor du télétravail.
Hausse des conflits internes depuis le Covid-19
L’avènement de la crise sanitaire a bouleversé l’organisation interne des entreprises et a favorisé l’essor du télétravail. Mais, cette nouvelle pratique est devenue parfois source de conflits pour certains employés avec leur manager ou avec leurs collègues.
Afin de résoudre ce problème, certains dirigeants font appel au CMAP. Cette démarche leur permet de gagner du temps, car la durée de la médiation ne dépasse pas 24 heures. Autre atout, le coût de l’opération est plus abordable comparé à celui d’une procédure judiciaire. D’après un responsable au sein de cette entité,
Il faut en moyenne 15 heures pour aboutir à un accord, pour un prix d’environ 7 000 euros.
Ce médiateur affirme avoir traité des dossiers de grands groupes cotés et de petites entreprises.
Par ailleurs, il intervient non seulement en région parisienne, mais aussi en province et à l’international.
Médiation de projet
Suite aux demandes croissantes des entreprises, la médiation d’affaires inclut actuellement la prévention. Autrement dit, le CMAP est saisi dès le début d’un projet afin de limiter les risques de conflits entre deux partenaires économiques ou financiers. De plus en plus de contrats comportent de ce fait une clause de recours à la médiation.
Afin de pouvoir répondre aux besoins de ceux qui font appel à ses services, le centre travaille avec 230 professionnels aux profils variés assumant le rôle de médiateurs. Certains d’entre eux sont des spécialistes de droit, d’autres dirigent des entreprises, sans compter les experts dans différents domaines techniques (IT, architecture, ingénierie, etc.). Ils ont tous reçu un agrément après avoir suivi une formation auprès de l’ESC de Paris et obtenu une certification.
Quid des litiges en portage salarial ?
En cas de litige entre un salarié porté et une entreprise cliente, il appartient à la société de portage salarial d’identifier la cause du conflit et d’intervenir en tant que médiateur. Son rôle consiste alors à établir le dialogue entre les deux parties en vue de trouver un terrain d’entente. Pour ce faire, elle doit rappeler les droits et devoirs de chacun selon ce qui est indiqué dans le contrat de prestation de services.
Mais, l’entreprise de portage peut aussi intervenir pour prévenir les litiges en assistant le consultant lors de la négociation avec le client. Elle doit veiller à ce que ce dernier n’oublie aucun élément essentiel : nature exacte de la mission, durée et modalités d’exécution, rémunérations, etc. Il lui faut en outre mettre à la disposition du freelance des outils facilitant le pilotage de la mission, et proposer des formations visant à aider ce dernier à maîtriser l’art de la communication. Posséder une telle aptitude peut permettre au consultant de désamorcer lui-même les situations conflictuelles avec les clients.
Toutefois, si le désaccord persiste, le salarié porté est en droit de mettre à terme à sa mission. De son côté, l’entreprise cliente peut également initier la rupture du contrat. Dans ce cas, il convient de trouver un compromis, et la facturation doit couvrir les tâches accomplies.