Les travailleurs qui n’ont pas eu une carrière suffisamment longue redoutent l’arrivée de la retraite. En effet, n’ayant pas pu valider suffisamment de trimestres, ils sont certains de faire face à une forte baisse de leurs revenus. Mais beaucoup ignorent qu’il existe une solution pour maximiser ses droits et sa future pension. La technique consiste à réclamer des trimestres gratuits. Explications.
Valider des trimestres assimilés
À la différence des trimestres cotisés, les trimestres gratuits ou assimilés sont attribués lorsque l’activité professionnelle a été interrompue involontairement pour des raisons variées : maladie ou invalidité, maternité, perte d’emploi, stage de formation, service militaire, etc.
Ces périodes entrent en compte dans le calcul de la durée d’assurance même s’ils n’ont pas donné lieu au paiement de charges sociales, et alimentent le relevé de carrière.
À noter que l’attribution de trimestres gratuits ne se fait pas de manière automatique, et la loi définit le nombre octroyé en fonction de la situation de la personne :
- Dans le cas du demandeur d’emploi, 220 heures de chômage partiel permettent d’obtenir un trimestre. Il en est de même des 50 jours ayant fait l’objet d’indemnisation et des périodes non indemnisées (dans la limite de 6 trimestres pour les nouveaux bénéficiaires, et 4 trimestres pour ceux ayant déjà perçu des allocations chômage auparavant).
- Pour les professionnels en arrêt maladie et atteints d’invalidité, les conditions varient en fonction de leur statut. Pour le salarié et le travailleur indépendant, 60 jours indemnisés correspondent à un trimestre.
- L’aidant familial et le parent au foyer sont affiliés respectivement à l’AVA et à l’AVPF, et peuvent valider gratuitement des trimestres (sans verser des cotisations).
- Ceux qui ont effectué un service militaire peuvent obtenir un trimestre pour chaque période de 90 jours.
- Et, pour le congé de maternité et le congé parental, 90 jours d’indemnisation valent également un trimestre.
En résumé, les trimestres assimilés permettent d’augmenter sa durée d’assurance, et d’éviter la décote sur la pension de retraite. Néanmoins, les trimestres assimilés n’offrent pas les mêmes avantages que ceux effectivement cotisés, car ils ne sont pas pris en compte dans le cadre d’un départ anticipé (pour carrière longue ou pour handicap).
Gagner des trimestres de retraite grâce au portage salarial
Le portage salarial est une solution possible pour obtenir des trimestres supplémentaires. En effet, le chiffre d’affaires réalisé est soumis aux cotisations sociales, lesquelles ouvrent davantage de droits à la retraite. La validation des trimestres se fait dans les mêmes conditions que celles du salarié classique : recevoir une rémunération annuelle équivalant à 150 fois le montant du SMIC horaire.
Les cadres en fin de carrière peuvent ainsi recourir à cette forme d’emploi pour améliorer le niveau de leur pension, en particulier ceux qui ne remplissent pas les critères d’accès au taux plein (durée de cotisation et âge de départ à la retraite). Ceci permet en effet d’optimiser la moyenne des 25 meilleures années de revenus et de bénéficier d’une majoration de la retraite complémentaire.
En outre, les honoraires perçus au titre d’une activité en portage sont cumulables avec la pension de retraite et aucun plafond n’est fixé si la personne a obtenu le taux plein et atteint l’âge légal de départ.
Le salarié porté accède en même temps aux autres avantages sociaux du salariat comme les allocations chômage, la mutuelle, la prévoyance, les congés payés et les indemnités journalières. En parallèle, il préserve son autonomie et peut travailler à son propre rythme.