Malgré la baisse des taux d’intérêt et des prix dans la plupart des villes françaises, la reprise tant attendue se fait attendre. La faiblesse des transactions a sévèrement impacté les agences immobilières. Selon Loïc Cantin, président de la FNAIM, les liquidations ont atteint des niveaux record.

Des taux et prix en baisse, mais insuffisants pour une véritable reprise

Les taux des crédits à l’habitat s’affichent en repli depuis le début de l’année. En juin 2024, la moyenne se situait ainsi à 3,8 % et 3,95 % respectivement sur 20 ans et sur 25 ans. En outre, les banques consentent des décotes de 10 à 20 points de base sur les barèmes standards pour les profils qui les intéressent. Un grand courtier constate ainsi une « amélioration d’environ 5 % du pouvoir d’achat des candidats à l’accession à la propriété au cours des six mois ». Cet indicateur aurait ainsi retrouvé son niveau de la même période en 2023.

Pourtant, le volume de transactions n’a pas connu de hausse significative. Pour certains professionnels, le léger rebond de l’activité immobilière constaté ces derniers mois s’explique davantage par un rattrapage de la chute des transactions due à la conjoncture défavorable des deux années précédentes.

Selon Loïc Cantin, une diminution des taux d’intérêt plus conséquente est nécessaire pour véritablement influer sur le marché. Par ailleurs, le redémarrage ne pourra se faire sans une correction des prix. Il souligne une diminution globale de 4,8 % sur 12 mois glissants, mais estime que 7 % sont requis pour convaincre les acheteurs.

Sans ce redressement, seulement 800 000 contrats pourraient être conclus cette année. Ce chiffre pourrait même tomber à seulement 760 000 dans le pire des scénarios, nettement en dessous des 1,2 million de ventes finalisées avant la crise.

Des préoccupations relatives à l’instabilité politique

Outre le contexte économique, les professionnels redoutent l’impact négatif de la situation politique, considérée comme un « danger plus important que l’instabilité financière en termes de conséquences sur le logement ».

Le président de la FNAIM préconise par conséquent la mise en œuvre d’une stratégie de stabilité afin que les Français puissent concrétiser leurs projets avec un minimum de confiance en leur avenir.

Car l’attentisme des ménages a des répercussions lourdes sur les professionnels de l’immobilier, aussi bien les administrateurs de biens et les syndicats de copropriété que les agences.

La Fédération annonce une hausse inédite des liquidations judiciaires pour ces dernières, un pic ayant été atteint en avril dernier avec 1120 ayant mis la clé sous la porte.

Loïc Cantin appelle ainsi les adhérents de la Fédération à rester unis dans cette période de turbulences afin de défendre la politique du logement.

Un secteur résilient qui crée des emplois dans les services

Pour autant, le secteur maintient sa dynamique en termes d’emplois dans les services, témoignant de la résilience et de l’importance de ce secteur pour l’économie française. Les experts constatent notamment un engouement pour le portage salarial immobilier parmi les indépendants.

Ce statut leur permet d’exercer en toute autonomie tout en bénéficiant d’une protection sociale identique à celle des salariés de droit commun.

Celle-ci inclut le remboursement des dépenses de santé, la mutuelle collective, la cotisation aux régimes de retraite de base et complémentaire, l’assurance chômage, les congés payés, la formation professionnelle, etc.

De plus, ils sont totalement déchargés des contraintes administratives, qui sont prises en charge par la société de portage. Ce système leur permet de se consacrer à leurs missions et à la recherche de nouveaux clients. Ils profitent d’un accompagnement personnalisé dans le développement de leur activité, d’ateliers de formation, de l’accès à un large réseau de consultants.