C’est ce que révèle une étude du Boston Consulting Group réalisée auprès de 13 000 salariés dans 15 pays et qui a été publiée le 26 juin dernier. En effet, pas moins de 60 % des personnes interrogées ont déclaré pouvoir gagner plus de 5 heures de travail chaque semaine grâce à l’IA. Toutefois, les craintes face à ces outils toujours en développement sont en hausse.

Une utilisation de l’intelligence artificielle de plus en plus répandue en entreprise

Les dirigeants d’entreprise ont bien compris les avantages qu’apporte l’IA au niveau de la productivité. Ainsi, l’étude montre que 64 % d’entre eux l’utilisent. Quant aux salariés, ils sont 52 % à en faire un usage régulier dans le cadre de leur activité en 2024, alors qu’ils étaient 20 % en 2023. En France, le pourcentage est de 50 %.

Le gain de temps notable est mis à profit pour accroitre le volume de tâches effectuées  (41 %), pour se lancer dans de nouvelles missions (39 %), pour se consacrer à des activités stratégiques, ou encore pour apprendre à mieux faire usage de l’IA. Une meilleure qualité de vie au travail a également été observée, ainsi qu’un impact positif sur l’équilibre entre les sphères professionnelle et personnelle, particulièrement pour les employés qui exercent en télétravail.

Des sentiments contrastés

Si 42 % des salariés qui ont participé à l’étude ont déclaré être confiants par rapport à l’impact de l’IA sur leur travail alors qu’ils n’étaient que 26 % en 2023 à la même période, il reste toutefois des craintes.

En effet, les outils basés sur l’intelligence artificielle étant de plus en plus nombreux et en constante amélioration, nombre d’employés craignent de se voir remplacés par eux au cours de la décennie à venir. L’enquête montre que 49 % des utilisateurs réguliers ont cette appréhension. En revanche, 24 % des salariés qui n’en font pas usage ne s’en soucient pas.

Cette crainte est en partie due au manque criant de formation dédiée à l’IA. Effectivement, si 50 % des dirigeants en ont déjà bénéficié, la proportion tombe à seulement 30 % pour les managers, et à 28 % pour les employés. En France, les chiffres sont à peine meilleurs avec 50 % des cadres qui ont suivi un apprentissage spécifique, tout comme 33 % des salariés. Pourtant, l’étude de l’année passée avait démontré que plus de 8 actifs sur 10 désiraient être formés afin de renforcer leurs compétences.

Des disparités entre hémisphère nord et hémisphère sud

L’étude montre également que

Le niveau de craintes relatives à l’intelligence artificielle n’est pas le même entre les pays du sud et ceux du nord, ces derniers affichant une confiance moindre.

Pour ne citer que deux exemples, seuls 27 % des sondés au Japon ont affirmé être confiants dans l’IA, contre 57 % des personnes interrogées en Inde.

C’est aussi dans les pays du sud que l’on compte le plus grand nombre d’adeptes de l’IA avec 86 % des dirigeants, 71 % des managers et 57 % des salariés de base qui l’utilisent régulièrement, contre respectivement 80 %, 50 % et 37 % dans les États du nord.

La formation à l’intelligence artificielle générative des cadres et des employés est également plus répandue dans l’hémisphère sud. L’étude révèle que 38 % des managers et 34 % des salariés de base ont été formés, contre 27 % et 26 % respectivement dans les pays du Nord.

Cette différence se traduit par une plus grande propension des utilisateurs du sud à exploiter le temps gagné pour explorer de nouvelles possibilités et s’investir dans l’acquisition de compétences supplémentaires.