Les RH se trouvent au centre de plusieurs défis stratégiques : l’intégration de l’intelligence artificielle, l’évolution des pratiques de télétravail, la gestion de la santé mentale, les défis écologiques et les stratégies de recrutement. Retour sur les moments forts de 2024.
L’intelligence artificielle : entre gain d’efficacité et questionnements éthiques
L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) dans les processus RH a été l’un des développements les plus marquants de 2024. Des outils tels que l’agent IA de LinkedIn, en phase pilote, ont permis aux recruteurs de rationaliser leurs tâches chronophages comme la présélection des candidats.
Cependant, ces avancées s’accompagnent de préoccupations éthiques. Selon Fabienne Arata, directrice de LinkedIn France, les RH doivent équilibrer efficacité technologique et humanisation du travail. Ces technologies posent également des questions de dépendance et d’équité dans les pratiques de recrutement.
En 2025, l’IA devrait continuer de transformer les RH, mais les entreprises devront fixer des garde-fous pour garantir une utilisation responsable et inclusive.
Télétravail : entre retour au bureau et flexibilité
En 2024, les discussions autour du télétravail ont connu un regain d’intensité. Des entreprises comme Ubisoft et Amazon ont imposé un retour partiel au bureau, alimentant le débat sur les bénéfices et les limites du télétravail.
Si 88 % des dirigeants considèrent que le télétravail est indispensable pour l’attractivité et la fidélisation, certaines entreprises y voient une menace pour la productivité et la culture d’entreprise.
Malgré tout, le télétravail reste une solution clé pour attirer des talents, surtout dans un marché tendu.
Bien que certaines organisations réduisent leurs politiques de télétravail, il restera un levier stratégique incontournable en 2025 pour attirer des compétences rares.
Gestion des talents : vers des outils RH intégrés
Face à une pénurie de talents persistante, les entreprises ont investi dans des solutions RH intégrées pour optimiser la gestion des compétences. Nicolas Mutschler, co-fondateur de Skillup, souligne que centraliser les outils RH est essentiel pour créer des pratiques cohérentes et porteuses de sens.
Des suites RH unifiées permettent de limiter les silos organisationnels et d’améliorer la prise de décision stratégique, tout en favorisant une meilleure expérience collaborateur.
En 2025, les outils intégrés continueront de jouer un rôle clé pour une gestion des talents efficace, notamment en renforçant l’engagement des collaborateurs.
Santé mentale : la grande priorité des RH
En 2024, la santé mentale s’est imposée comme un enjeu prioritaire. Des études comme le baromètre Malakoff Humanis ont révélé une augmentation des cas d’épuisement professionnel. Les professionnels RH eux-mêmes ne sont pas épargnés.
Les initiatives pour améliorer le bien-être des salariés, telles que la formation des managers et la promotion de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle, ont émergé. Cependant, beaucoup reste à faire pour intégrer durablement la santé mentale dans les pratiques managériales.
Avec la santé mentale désignée comme grande cause nationale pour 2025, les entreprises devront intensifier leurs efforts pour créer des environnements de travail sains et inclusifs.
L’écologie : une révolution verte pour les RH
La publication du livre Green RH a mis en lumière l’importance de l’engagement environnemental des RH. Selon Michel Barabel, les RH doivent intégrer des pratiques durables dans leurs processus, que ce soit le recrutement, la formation ou la gestion des talents.
En réponse à l’écoanxiété, les entreprises cherchent des approches progressives pour réduire leur empreinte écologique tout en maintenant un équilibre mental chez leurs collaborateurs.
Les pratiques RH écoresponsables deviendront un facteur différenciant pour les entreprises, influençant à la fois leur attractivité et leur durabilité.
En 2025, les RH devront continuer à innover pour répondre aux multiples attentes des salariés et des dirigeants. Mais au-delà des outils et des politiques, une question demeure : comment les RH peuvent-ils réinventer leur rôle tout en restant ancrés dans une approche humaine et éthique ?