Ce 1er juillet marque le début du second semestre et voit la mise en application du décret du 30 mai dernier sur l’augmentation des cotisations sociales pour les auto-entrepreneurs.

Qui est impacté et comment? Revue de cette augmentation en détail.

Augmentation des cotisations : un coup dur pour les indépendants

Le décret 2024-484, publié le 30 mai 2024, marque un tournant pour les auto-entrepreneurs. Plus précisément sont concernés les micro entrepreneurs libéraux qui dépendent du régime général ou de la CIPAV. Pour ceux-là, et à compter du 1er juillet, les cotisations sociales vont progressivement augmenter de 22% à 26,1% d’ici janvier 2026, avec un premier pallier de 2 points supplémentaires immédiatement.

Cette hausse significative est destinée à améliorer les droits à la retraite complémentaire des auto-entrepreneurs, mais elle est accueillie avec beaucoup de scepticisme.

Les représentants des auto-entrepreneurs, tels que l’Union des Auto-Entrepreneurs (UAE), ont vivement critiqué cette augmentation, la qualifiant de « brutale ». Ils soulignent que cette mesure pourrait engendrer une baisse de revenus significative pour de nombreux travailleurs indépendants. Le communiqué publié par l’UAE le 13 juin 2024 appelle à une reprise immédiate des discussions pour trouver des solutions plus équilibrées.

Vers des inégalités de traitement

Notons que cette augmentation ne concerne pas les auto-entrepreneurs en régime Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), ce qui crée une inégalité de traitement parmi les indépendants. Cette distinction provoque des interrogations et des frustrations supplémentaires au sein de la communauté des auto-entrepreneurs.

L’augmentation des cotisations a des répercussions directes sur les revenus des auto-entrepreneurs, notamment ceux affiliés au régime général et à la Caisse Interprofessionnelle de Prévoyance et d’Assurance Vieillesse (CIPAV). On estime que près de 800 000 auto-entrepreneurs pourraient voir leur pouvoir d’achat impacté.

Des réactions dominées par l’incertitude

L’un des principaux arguments avancés par les autorités pour justifier cette augmentation est l’amélioration des droits à la retraite complémentaire. Cependant, plusieurs zones d’ombre subsistent, notamment sur le nombre de points de retraite qui seront effectivement accordés et la possibilité pour les auto-entrepreneurs de racheter des points pour les cotisations manquantes depuis 2018. La Fédération Nationale des Auto-Entrepreneurs a demandé que cette option soit autorisée pour permettre aux intéressés de sécuriser leur avenir financier.

Inquiets par cette nouvelle mesure, nombreux sont les auto-entrepreneurs qui s’interrogent sur la viabilité de leurs activités dans un contexte économique que nous connaissons comme fragile.

Les discussions sur les forums et les réseaux sociaux révèlent un sentiment de frustration croissant parmi les indépendants, qui se sentent souvent marginalisés par cette décision gouvernementale.

Si l’objectif de renforcer les droits à la retraite complémentaire est louable, les modalités d’application et les répercussions financières sur les revenus des indépendants sont vivement critiquées. Les représentants des auto-entrepreneurs appellent à une révision de cette mesure pour garantir une répartition plus équitable des charges et une meilleure protection des travailleurs indépendants.

Les prochains mois seront décisifs pour déterminer si les discussions entre les autorités et les représentants des auto-entrepreneurs aboutiront à des solutions plus équilibrées… affaire à suivre.