Le marché immobilier français actuel se caractérise par un ralentissement des transactions et une évolution des attentes des acquéreurs. Face à ces changements, les promoteurs et les agents immobiliers, acteurs clés de ce secteur, se voient contraints d’adapter leurs stratégies et de repenser leurs modes de collaboration. L’heure est à la recherche de synergies et de complémentarités pour relever ensemble les défis du moment.
Promoteurs et agents immobiliers : une alliance renouvelée
Après une période où les promoteurs privilégiaient une distribution en interne, en s’appuyant sur leurs propres équipes, les analystes observent un retour en force des agents immobiliers dans leur stratégie commerciale.
Cette évolution s’explique par plusieurs facteurs, dont la complexification croissante des projets immobiliers, la nécessité d’une expertise pointue en matière de marketing et de communication, et l’importance de disposer d’un réseau de contacts étendu et qualifié.
Par leur formation et leur expérience, les agents immobiliers détiennent une connaissance fine des aspects juridiques et réglementaires liés à l’immobilier. Ils sont en mesure d’accompagner les promoteurs dans les méandres des procédures administratives complexes, de veiller au respect des normes en vigueur et de sécuriser les transactions.
À cette expertise technique se greffe une connaissance approfondie des tendances du marché et des attentes des acquéreurs, permettant aux promoteurs de concevoir des projets immobiliers en adéquation avec la demande.
Un cadre juridique adapté
La collaboration entre promoteurs et agents immobiliers est encadrée par un cadre juridique précis. Le mandat signé entre les deux parties respecte les conditions générales d’un mandat habituel, à quelques exceptions près.
Par exemple, les agents peuvent percevoir une partie de leurs honoraires avant la signature de l’acte définitif de vente, sous réserve que cette disposition soit clairement spécifiée dans le mandat. A fortiori, les frais et honoraires perçus doivent être en lien avec les activités de prospection, de démarches, de publicité et de marketing.
Pour rappel, la loi Hoguet interdit aux promoteurs d’employer directement des agents commerciaux pour la vente de leurs biens neufs. Cette restriction découle du statut juridique de ces intervenants, qui sont des intermédiaires indépendants ne bénéficiant pas de la carte professionnelle d’agent immobilier.
Cependant, un promoteur immobilier peut contourner l’interdiction en obtenant lui-même cette habilitation, que ce soit directement ou par le biais d’une filiale, et collaborer ainsi avec les agents.
Des opportunités de négociation pour des paiements plus favorables
La nouvelle donne du marché ouvre la voie à des négociations des structures tarifaires. Les agents peuvent ainsi convenir avec les promoteurs de modalités de paiement plus avantageuses, prenant en compte la complexité du projet, l’expertise requise et la valeur ajoutée apportée à la commercialisation.
Cette pratique courante permet aux mandataires immobiliers de recevoir une partie de leurs honoraires à l’avance, généralement lors de la signature du contrat de réservation.
Toutefois, pour protéger leurs intérêts respectifs et éviter des litiges potentiels, le mandat doit définir clairement le but du paiement anticipé, en précisant qu’il couvre les frais engagés pour les activités préparatoires liées à la vente du bien.
En cas de vente avortée, l’agent peut avoir, en principe, le droit de conserver les honoraires anticipés si le mandat le stipule explicitement. Il est important de noter que la jurisprudence sur cette question n’est pas encore bien établie.
Le portage salarial immobilier offre aux agents indépendants un statut hybride, combinant la flexibilité de l’entrepreneuriat et la sécurité du salariat. Ces professionnels bénéficient d’une couverture sociale complète et d’une gestion administrative simplifiée, leur permettant de se concentrer pleinement sur leur activité de vente et de location de biens immobiliers.