La réforme des retraites soulève des questions pour toutes les catégories de travailleurs. Les informations concernent souvent les salariés du secteur privé et de la fonction publique, qui sont majoritaires. Mais pour des statuts comme les intermittents et auto-entrepreneurs, des règles particulières s’appliquent sur les régimes de base et complémentaire.

La retraite des auto-entrepreneurs

Les micro-entrepreneurs (indépendants, commerçants, artisans…) relèvent du régime des indépendants pour leur pension de base et complémentaire, mais les taux de cotisation diffèrent selon la nature de leur activité.

En contrepartie des prélèvements sociaux effectués mensuellement ou trimestriellement sur le chiffre d’affaires réalisé, les micro-entrepreneurs accumulent des droits.

Ceux-ci dépendent de leurs meilleurs revenus (et non de salaires). En cas de recettes nulles sur une période, aucune charge sociale n’est due, mais cela signifie qu’aucun droit pour la vieillesse n’est acquis.

Les droits à la retraite, au titre de la couverture sociale, sont un des principaux avantages du portage salarial. Cette sécurité explique l’essor de cette forme d’emploi auprès de ceux qui recherchent l’autonomie, sans le risque.

La retraite des intermittents

Les intermittents du spectacle sont affiliés au régime général de l’assurance vieillesse.

Leur pension de base obéit ainsi aux mêmes règles de calcul que les salariés du secteur privé, en fonction du salaire annuel moyen.

Ces montants excluent les revenus non cotisés, comme les allocations chômage accordées par France Travail, lesquelles permettent néanmoins l’acquisition de points de retraite complémentaire pour les personnes éligibles. Par conséquent, un travailleur intermittent continue d’accumuler des points pour sa retraite complémentaire, même durant les périodes de chômage indemnisées.

Pour la pension complémentaire, les intermittents relèvent de l’Alliance Professionnelle section Audien. Si la caisse est spécifique, les conditions et modalités sont identiques à celles applicables aux salariés du secteur privé.

Cependant, leur situation est complexe, en raison de la pluralité des employeurs durant leur carrière, avec parfois des contrats de seulement quelques heures. Effectuer les vérifications nécessaires peut ainsi s’avérer plus chronophage et plus fastidieux.

L’âge de départ à la retraite pour les intermittents et les micro-entrepreneurs

Le départ d’un intermittent ou d’un micro-entrepreneur à la retraite peut se faire dès l’atteinte de l’âge légal. Cependant, le bénéfice du taux plein est conditionné à la validation du nombre de trimestres de cotisation requis. En revanche, aucune durée d’assurance minimale n’est exigée pour percevoir une pension complète si le demandeur a 67 ans révolus, qui correspond à l’âge du taux plein automatique.

Autre particularité, les intermittents tout comme les micro-entrepreneurs, ont la possibilité de liquider leurs droits à la retraite sans devoir mettre un terme à leur activité professionnelle. Ils peuvent ainsi cumuler leur pension et les revenus tirés de l’activité qu’ils poursuivent en parallèle.

L’importance de l’anticipation pour les profils particuliers

Enfin, selon certains analystes, un surcroît d’attention doit également être porté aux métiers des services à la personne, dont les employeurs sont des particuliers.

Les concierges et autres employés d’immeuble, les assistantes maternelles… requièrent la même préparation en raison d’un relevé de carrière souvent plus long que la moyenne, ce qui implique un risque d’erreur ou d’oubli plus important.

Aussi, la clé, pour ces actifs comme pour la caisse de retraite, réside dans l’anticipation.

Ceux qui envisagent leur départ doivent engager leurs démarches administratives plusieurs mois à l’avance.