Le choix du statut professionnel a des implications importantes sur le régime de retraite auquel vous serez soumis. Portage salarial, travail indépendant ou SASU, chaque option a ses avantages et ses inconvénients. Explications pour y voir plus clair.
Le portage salarial, une gestion régulière des droits à la retraite
Le portage salarial est un statut hybride qui permet à une personne de travailler de manière indépendante tout en bénéficiant du statut de salarié. La société de portage salarial facture les clients pour le travail effectué par le salarié porté et lui verse un salaire après déduction des frais de gestion et des cotisations sociales.
Le salarié porté bénéficie d’une gestion automatisée et régulière des droits à la retraite.
Le salarié porté est affilié au régime général de la Sécurité Sociale, comme tout salarié. Aussi, le salarié porté bénéficie des mêmes droits à la retraite que les salariés classiques, ce qui inclut la retraite de base et la retraite complémentaire.
Les cotisations retraite sont prélevées sur le salaire brut et versées aux caisses de retraite du régime général (CARSAT) et aux caisses de retraite complémentaire (AGIRC-ARRCO).
Par exemple, un consultant qui facture mensuellement 6 000 €, percevra après cotisations : 3 120 €/mois avant impôts.
En décomposant, les cotisations sociales représentent 34 560 € dont 12 340 €/an de cotisations retraite.
Les droits accumulés sont à hauteur de 4 trimestres/an et la pension annuelle acquise de 735 € /an en cumulant le régime de base et le régime complémentaire.
Le travailleur Indépendant, une prévision de la retraite moins claire
Le travail indépendant, ou travailleur non salarié (TNS), regroupe les auto-entrepreneurs, les professions libérales, les artisans et les commerçants. Ces professionnels exercent leur activité en leur nom propre.
Les travailleurs indépendants sont affiliés à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI), anciennement appelée RSI (Régime Social des Indépendants).
Les cotisations sont calculées sur la base des revenus professionnels déclarés. Elles sont versées à la SSI pour la retraite de base et à des caisses spécifiques pour la retraite complémentaire (comme la CIPAV pour les professions libérales).
Le système de cotisation est proportionnel aux revenus, ce qui peut être avantageux en cas de revenus fluctuants. Les indépendants peuvent également souscrire à des dispositifs de retraite supplémentaire.
Mais les droits à la retraite peuvent être moins élevés comparés aux salariés, surtout si les revenus déclarés sont faibles. De plus, les indépendants doivent eux-mêmes gérer leurs démarches administratives.
Et le travailleur fait face à des cotisations et des droits variables, compromettant sa prévision de retraite.
Pour un consultant ayant des revenus annuels de 72 000 €, les cotisations sociales s’élèvent à 25 300 €/an et il accumule 4 trimestres / an et acquiert une pension annuelle de 669 €.
Le président de SASU, la nécessité d’une planification financière
La SASU est une forme juridique d’entreprise qui permet à une seule personne de créer une société de type SAS. Le président de SASU peut se rémunérer par des salaires ou par des dividendes.
Le président de SASU est affilié au régime général de la Sécurité Sociale s’il se verse un salaire.
Les cotisations sont similaires à celles des salariés classiques lorsqu’il s’agit de la rémunération par salaire. En revanche, les dividendes ne génèrent pas de cotisations retraite.
Il peut choisir entre se verser un salaire ou des dividendes. En se versant un salaire, le président bénéficie de la même protection sociale que les salariés, y compris pour la retraite.
Les dividendes, bien qu’avantageux fiscalement, ne permettent pas de cotiser pour la retraite. De plus, le montant des cotisations peut être élevé si le président se verse un salaire conséquent.
Le président de SASU minimise ses charges actuelles au coût de droits réduits, nécessitant une planification financière pour compenser.
Pour un salaire annuel de 32 970 €, le coût global est de 60 000 €. Le solde versé comme dividende, soit 12 000 €, est non productif de droits à retraite. Les cotisations sociales s’élèvent à 27 030 € dont 8 500 €/an de cotisations retraite. Les droits accumulés sont à hauteur 466 €/an.
En bref, le choix du statut professionnel doit prendre en compte les implications en matière de retraite. Le portage salarial offre une sécurité comparable à celle des salariés, tandis que le travail indépendant offre une grande flexibilité mais des droits à la retraite potentiellement plus faibles. La SASU permet une liberté dans la gestion de la rémunération, mais nécessite une stratégie réfléchie pour optimiser la cotisation retraite.
La Cour des Comptes révèle que 20 % des dossiers de retraite en Île-de-France contiennent des erreurs, toujours au détriment des Français. La situation est encore plus critique pour les freelances. CT-Retraite (Contrôle Technique Retraite) vous aide à identifier tous les trimestres et points retraite auxquels vous avez droit. Ces corrections peuvent représenter des sommes financières considérables et vous offrent également des conseils précieux pour optimiser votre préparation à la retraite. Il est fortement recommandé de commencer cette démarche dès l’âge de 55 ans.