Dans un contexte où l’immobilier neuf connait des difficultés sans précédent, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) lance un appel d’urgence au gouvernement pour soutenir les entreprises du secteur. Cette initiative fait suite à la publication des données sur les ventes et le nombre des réservations, en chute libre au premier trimestre 2024.
Un été critique en perspective
Les indicateurs du marché immobilier neufs sont au rouge. Au premier trimestre 2024, les mises en vente de logements neufs ont chuté de -41 % par rapport à la même période de l’année dernière, tandis que les réservations ont accusé une baisse de plus de -15 %.
Cette dégradation s’explique par plusieurs facteurs :
- Les prix des logements neufs ont connu une augmentation constante ces dernières années, les rendant moins accessibles pour les ménages.
- Le resserrement des conditions d’octroi de crédit immobilier par les banques a limité les capacités d’investissement des Français.
- La situation économique incertaine, marquée par l’inflation et les tensions géopolitiques, a dissuadé les investisseurs potentiels.
Des disparités régionales et sectorielles
La crise immobilière ne touche pas de manière uniforme l’ensemble du territoire français. Les zones urbaines denses, en particulier Paris et sa banlieue, sont les plus affectées par la baisse des mises en vente et des réservations.
De même, certains segments du marché immobilier sont plus fragilisés que d’autres. Les logements neufs haut de gamme sont particulièrement touchés, tandis que les logements sociaux et intermédiaires résistent mieux.
Des emplois menacés
Au-delà des chiffres alarmants, c’est également l’emploi qui est en jeu dans cette crise immobilière. Les grands promoteurs immobiliers tels que Bouygues Immobilier, Nexity et Vinci ont annoncé des réductions d’effectifs face à la dégradation du marché. La FPI prévoit 300 000 suppressions de postes d’ici 2025 si aucune mesure n’est prise pour relancer le marché immobilier.
Cette situation met en lumière l’urgence d’agir pour préserver les emplois dans un secteur déjà fragilisé par la crise économique actuelle. D’autant que le ralentissement de l’activité, par effet domino, enclenche une série de conséquences néfastes sur l’ensemble de la filière.
Des attentes non satisfaites
Face à cette situation critique, les attentes des professionnels du secteur envers le gouvernement sont élevées. Cependant, les mesures proposées jusqu’à présent ne semblent pas répondre aux enjeux de la crise immobilière. En particulier, la question de la fiscalité demeure un point de friction majeur entre la FPI et le ministère de l’Économie.
Dès lors, les promoteurs durcissent le ton. Face à l’absence de solutions concrètes, Pascal Boulanger, président de la FPI, lance un avertissement clair :
Sans actions adéquates dans les mois à venir, le secteur immobilier se dirige tout droit vers un été de tensions et de mobilisations.
Cette mise en garde semble faire écho à l’ultimatum lancé par Olivier Saleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), lors de la crise agricole. Ce dernier avait laissé planer la menace d’une grève si les revendications de la profession n’étaient pas entendues.
Soutien conditionnel à la loi sur le logement
La FPI appelle le gouvernement à instaurer un dialogue constructif avec les acteurs du secteur immobilier afin de trouver des solutions concertées à la crise.
Elle a par ailleurs décidé de soutenir la loi sur le logement qui sera présentée au Sénat le 17 juin prochain. Toutefois, Pascal Boulanger a souligné qu’
Il s’agit d’un soutien assorti de plusieurs réserves ».
Alors que la crise menace de nombreux emplois dans le secteur, le portage salarial immobilier constitue une alternative stratégique pour les professionnels désireux d’exercer leur activité en toute autonomie tout en bénéficiant de la sécurité du salariat.
Cette formule permet aux agents immobiliers, consultants et autres acteurs de jouir d’une liberté professionnelle tout en étant accompagnés dans la gestion des aspects administratif, juridique et financier.