Une récente étude du spécialiste de la gestion de la paie PayFit a révélé qu’il est difficile pour plus de 6 Français sur 10 de comprendre tout ce qui est indiqué sur leur bulletin de salaire. Le projet de fiche de paie simplifiée que l’Exécutif compte mettre en œuvre est censé résoudre, du moins en partie, ce problème, mais d’après les auteurs de cette étude, ces modifications et la réduction des lignes affichées pourraient davantage compliquer les choses.
Des intitulés difficilement compréhensibles
Près de la moitié des répondants a déclaré que les intitulés sur leurs bulletins de salaire sont difficilement compréhensibles, ce qui rend les tâches laborieuses lorsqu’ils doivent effectuer des démarches administratives.
Ils estiment par conséquent qu’il n’est pas aisé de calculer les droits et les indemnités auxquels ils pourraient prétendre (retraite, arrêt maladie, chômage…) s’ils se réfèrent aux informations indiquées sur ce document.
La réduction des lignes affichées pourrait ainsi ne pas être la solution attendue par les Français, a souligné le premier responsable de la fintech ayant réalisé cette enquête. D’autant plus que 60 % des salariés n’ont pas confiance à l’exactitude des montants qu’ils perçoivent chaque mois. En effet, ils appréhendent de subir des pertes liées à d’éventuelles erreurs des employeurs lors des établissements de la fiche de paie.
Cet expert a alors suggéré la création d’une version intégrant une page résumant les éléments qui constituent les rémunérations.
Cette solution faciliterait la lecture et la compréhension de toutes les rubriques, et contribuerait à rassurer les salariés et lever leurs doutes vis-à-vis de leur employeur.
Le projet de fiche de paie simplifiée dévoilé par le gouvernement comporterait 15 lignes, contre une cinquantaine en ce moment. Celui-ci devrait faire l’objet d’une discussion avec les partenaires sociaux, et d’un décret avant son application prévue en 2027. Les prélèvements sociaux n’y figureront plus, ce qui risque de tromper le salarié, car il ne pourra pas voir les prestations financées directement avec ses rémunérations. D’après le communiqué de Bercy, afin d’accéder à l’intégralité des informations, ce dernier devra faire une demande, ou aller sur le portail national des droits sociaux.
Quel serait l’impact de cette réforme sur le salarié porté ?
Comme les honoraires du consultant porté sont transformés en salaires mensuels après déduction des charges sociales, des frais de gestion et des frais professionnels, la réforme de la fiche de paie le concerne.
Il devrait toujours pouvoir y trouver les lignes indiquant sa rémunération brute, dans lesquelles sont intégrés les congés payés, les avantages et les primes. Il en est de même du montant net social : affiché sur le bulletin de salaire depuis juillet 2023, ceci correspond au revenu net, une fois toutes les cotisations et contributions sociales déduites.
Il appartient à la société de portage salarial d’effectuer toutes les démarches administratives et fiscales. Cette dernière s’occupe ainsi de verser les charges sociales, et de convertir ensuite le reste du chiffre d’affaires facturé en salaires mensuels. Le montant net de la rémunération perçue correspond généralement à 45 %-60 % de son CA hors taxe. Néanmoins, il est possible d’optimiser ses revenus via la déduction des frais professionnels ou encore l’imputation des immobilisations sur le compte d’activité. Certaines entreprises de portage proposent, en supplément, d’autres outils financiers comme le PEE (Plan épargne entreprise) et le CESU (Chèque emploi service universel) préfinancé.
À titre de rappel, le salarié porté fixe lui-même les prix de ses prestations, et il peut estimer le montant de son salaire mensuel net en effectuant une simulation en ligne à partir de son TJM (taux journalier moyen) et de la durée de la mission.