Pour l’Urssaf, le travail illégal constitue un enjeu majeur, en amputant considérablement ses recettes. Le lundi 13 mai, l’organisme a communiqué le bilan des actions menées en 2023 sur ce volet dans les trois départements du Limousin. Elle aurait ainsi procédé au redressement de plus de 8 millions d’euros de cotisations auprès des entreprises.

Des pratiques frauduleuses variables selon les secteurs dans le Limousin

L’Urssaf ne ménage pas ses efforts pour diminuer le travail illégal. Son bilan pour 2023 fait état de près de 1,2 milliard d’euros redressés à travers la France. C’est la première fois que ce montant franchit la barre symbolique du milliard d’euros, en partant de 321 millions dix ans plus tôt.

Au cours de la décennie écoulée, les opérations menées par l’organisme ont permis de multiplier les redressements par quatre d’une année à l’autre. Sur le total, 80 % impliquent des entreprises œuvrant dans la construction.

Le Limousin n’échappe pas à la tendance. En 2023, l’Urssaf a redressé 8 673 197 euros en cumulé dans la Creuse, la Corrèze et la Haute-Vienne. Et Benoît Bost, directeur adjoint au sein de l’organisme dans les trois départements, anticipe une nouvelle augmentation pour 2024.

L’analyse des données pour la région révèle une concentration de la fraude à l’emploi dans le BTP (73 %), l’industrie (14 %) et les services (8 %). Il apparait en outre que les auto-entrepreneurs sont les principaux responsables de telles pratiques, dont les formes varient néanmoins selon les secteurs.

En effet, selon Benoit Bost elles se présentent principalement sous la forme de dissimulations d’heures dans l’industrie, d’emplois non déclarés dans le BTP et de sous-déclarations de cotisations chez les auto-entrepreneurs.

Il ajoute que ces résultats ont été obtenus à l’issue de 633 contrôles inopinés effectués sur terrain durant l’année.

Les équipes de l’Urssaf se sont également appuyées sur l’analyse des données. Ces différentes démarches ont conduit à 89 actions de lutte contre le travail dissimulé.

L’importance des redressements pour préserver le système social français

En permettant aux entreprises d’échapper à tout ou partie des charges sociales salariales et patronales dues, ces pratiques engendrent un manque à gagner colossal pour l’État. Or, Benoit Bost rappelle que « les cotisations collectées permettent de financer des prestations sociales essentielles ». Les redressements sont ainsi d’une importance vitale pour garantir le bon fonctionnement de la Sécurité sociale.

À titre d’exemple, il estime que les 8 millions redressés en 2023 équivalent à 500 000 consultations médicales et plus de 20 000 allocations scolaires.

Benoit Bost attire l’attention sur « la dimension structurelle du travail dissimulé », qui dépasse les cas individuels et semble s’intégrer de manière croissante au tissu économique français. La communication de l’Urssaf vise ainsi à sensibiliser les usagers à l’importance de déclarer correctement le travail, et à régler les cotisations et contributions qui s’y rapportent. Elle souligne l’importance de responsabiliser chacun pour le maintien de ce système de protection primordial pour tous les Français.

Le portage salarial, un régime pour s’affranchir des obligations administratives

Pour éviter les tracas administratifs aux implications potentiellement lourdes, les freelances peuvent choisir d’exercer en portage salarial. En effet, toutes les tâches liées à la gestion de leur activité, de la facturation au recouvrement, et à la déclaration de la TVA, en passant par les obligations sociales, la paie, sont prises en charge par la société de portage.

Cette organisation permet à ces professionnels indépendants de se concentrer pleinement sur leur cœur de métier, le développement de leur activité et la réalisation de leurs missions.

Par ailleurs, en contrepartie des cotisations dont ils s’acquittent, les consultants portés accèdent à une couverture complète, incluant l’assurance maladie, la mutuelle, l’assurance chômage, la retraite…