Les fonds monétaires ont longtemps été perçus comme une solution sûre pour les investisseurs à la recherche de placements liquides et stables. Cependant, les récentes annonces de baisse des taux directeurs par la Banque Centrale Européenne (BCE) et la Réserve Fédérale (FED) soulèvent des questions sur leur rentabilité future.

L’impact des taux directeurs sur les fonds monétaires

Les fonds monétaires investissent principalement dans des instruments de taux courts, tels que les bons du Trésor, les certificats de dépôt ou encore les billets de trésorerie. Leur rendement est étroitement lié aux décisions de politique monétaire, notamment aux taux directeurs fixés par les banques centrales. Lorsque ces taux augmentent, les fonds monétaires voient leurs performances s’améliorer, et inversement lorsque les taux baissent.

Depuis 2022, les hausses successives des taux directeurs ont permis à ces fonds de revenir sur le devant de la scène avec des rendements atteignant des niveaux historiques. En 2023, les performances de certains fonds monétaires en euro ont flirté avec les 4 %, une progression remarquable après des années de rendements anémiques voire négatifs. Cependant, avec l’annonce de la baisse des taux pour les prochains mois, une diminution progressive des rendements est attendue.

Les prévisions sont claires : si les taux directeurs continuent de baisser, les fonds monétaires devraient afficher des rendements plus modérés, autour de 2,5 % à 3 % sur un an. Cela représente une baisse notable par rapport aux sommets atteints récemment. Toutefois, cette situation dépendra en grande partie des futures décisions des banques centrales.

Fonds monétaires ou obligations : quel choix privilégier ?

Une question importante se pose alors pour les investisseurs : les fonds monétaires restent-ils une option intéressante, ou bien est-il préférable de se tourner vers d’autres instruments financiers tels que les obligations de qualité Investment Grade ? Traditionnellement, les obligations à long terme offrent des rendements supérieurs aux fonds monétaires, notamment en raison du risque de crédit qu’elles comportent. Cependant, la récente inversion de la courbe des taux, provoquée par la hausse rapide des taux courts, a bouleversé cette dynamique.

Dans ce contexte, les fonds monétaires ont momentanément surpassé les obligations en termes de rendement. En janvier 2024, par exemple, les fonds monétaires affichaient un rendement courant de 4 %, contre seulement 3,5 % pour le crédit Investment Grade. Toutefois, cette tendance est en train de s’inverser. Aujourd’hui, l’indice de référence des obligations Investment Grade en euros affiche un rendement autour de 3,64 %, légèrement supérieur à celui des fonds monétaires.

D’après les experts, il est probable que les obligations de qualité surpassent de nouveau les fonds monétaires d’ici les six prochains mois, à mesure que les taux directeurs continueront de baisser. Toutefois, les fonds monétaires conservent un avantage en termes de liquidité et de volatilité réduite, ce qui les rend attractifs pour les investisseurs cherchant à limiter les risques.

Faut-il encore inclure les fonds monétaires dans son portefeuille ?

Malgré des perspectives de baisse de rendement, les fonds monétaires conservent certaines qualités qui justifient leur place dans un portefeuille d’investissement diversifié. Ils offrent une excellente liquidité et restent faiblement risqués, même dans un environnement de taux en baisse. De plus, tant que l’inflation reste sous la barre des 2 %, les fonds monétaires devraient continuer à générer un rendement net positif, préservant ainsi leur attrait pour les investisseurs prudents.

Les experts estiment qu’au cours de l’année 2025, les taux directeurs devraient atteindre un plancher de 2 %. Cela pourrait encore permettre aux fonds monétaires de maintenir des rendements proches de 2,5 % à 3 %, bien que leur compétitivité face aux obligations risque de s’étioler. Pour ceux qui détiennent ces fonds via un plan d’épargne entreprise (PEE) ou un plan d’épargne en actions (PEA), ils continueront de bénéficier d’un placement relativement sûr, même si les performances seront plus modérées qu’au cours des derniers mois.