Le vendredi, dernier jour de la semaine ouvrée pour la majorité des salariés, est souvent perçu comme une journée de travail plus détendue, voire moins productive que les autres jours. Une étude récente menée par Flashs pour Hostinger met en lumière les différences générationnelles et comportementales face à cette journée particulière. Selon cette enquête, les jeunes sont plus enclins à relâcher la pression le vendredi, tandis que les plus âgés maintiennent un niveau de productivité plus constant
Le vendredi : une journée « détendue » pour les jeunes générations
Selon l’étude de Flashs, une majorité des jeunes salariés, notamment les moins de 35 ans, considère le vendredi comme une journée moins dense que le reste de la semaine. En effet, 56 % des 18-24 ans et 61 % des 25-34 ans estiment que cette journée est plus propice à la détente. En comparaison, seuls 43 % des plus de 50 ans partagent cet avis. Cela révèle un changement générationnel dans la manière de percevoir la charge de travail au fil de la semaine.
La transition vers le week-end joue sans doute un rôle dans cette perception. Pour les jeunes, le vendredi représente souvent le prélude au repos et aux activités sociales, ce qui pourrait expliquer un certain relâchement dans les tâches professionnelles.
Malgré la perception d’une journée plus détendue, tous les salariés ne relâchent pas forcément leur productivité le vendredi. L’étude indique que 28 % des salariés reconnaissent travailler moins ce jour-là. Cependant, 58 % d’entre eux affirment être tout aussi productifs qu’un autre jour de la semaine. Ce constat soulève une question importante : comment mesurer la productivité réelle lorsqu’une journée est perçue différemment selon les individus ?
La procrastination est également un phénomène courant le vendredi. 67 % des salariés admettent qu’ils envisagent de reporter certaines tâches au lundi suivant. Parmi eux, 25 % déclarent le faire de manière systématique ou régulière. Cette tendance est encore plus marquée chez les dirigeants, dont 81 % reconnaissent décaler certaines tâches à la semaine suivante. Ce report généralisé des tâches souligne une certaine démotivation en fin de semaine, mais peut aussi être le signe d’une gestion plus stratégique de la charge de travail.
Télétravail et absences au bureau : une tendance du vendredi
L’un des points saillants de l’étude est la réduction de la présence physique au bureau le vendredi. Si 51 % des salariés déclarent se rendre au bureau régulièrement ce jour-là, une partie importante de la population active préfère le télétravail ou choisit de ne pas travailler du tout. 14 % des salariés ne vont jamais au bureau le vendredi, soit parce qu’ils sont en télétravail (11 %), soit parce que leur contrat ne prévoit pas de travailler ce jour-là (3 %).
Ce phénomène est particulièrement visible chez les hommes de moins de 35 ans, qui sont plus enclins à rester chez eux que leurs homologues féminines. 46 % des hommes de 25-34 ans évitent le bureau le vendredi, contre 55 % des femmes de la même tranche d’âge. Cette différence entre les genres et les âges peut s’expliquer par des préférences personnelles, mais aussi par des politiques d’entreprise plus flexibles en matière de télétravail.
Un autre comportement mis en lumière par l’étude est l’absentéisme du vendredi pour cause de maladie. 18 % des salariés reconnaissent avoir déjà pris un arrêt maladie le vendredi, souvent sans être réellement malades. Les jeunes générations sont les plus concernées par ce phénomène, avec 33 % des 18-24 ans et 23 % des 25-34 ans qui admettent avoir simulé une maladie pour s’absenter.
Du côté des dirigeants, 48 % estiment que les arrêts maladie sont plus fréquents le vendredi que les autres jours de la semaine. Ce phénomène peut être perçu comme une tentative d’allonger le week-end ou simplement de réduire la charge de travail en fin de semaine. Il est aussi intéressant de noter que les hommes semblent plus enclins à simuler une maladie que les femmes, avec un écart de 6 points entre les deux genres.
La semaine de quatre jours et la place du vendredi
Avec l’émergence des débats sur la semaine de quatre jours, la question du jour à sacrifier se pose. Selon l’étude, 46 % des salariés choisiraient le vendredi comme jour non travaillé s’ils avaient cette possibilité. Ce choix montre bien que, pour beaucoup, le vendredi est perçu comme une journée moins essentielle que les autres, notamment en raison de son association avec la fin de semaine et la préparation du week-end.
Cependant, ce choix soulève des questions sur la répartition de la charge de travail sur quatre jours et les éventuelles conséquences sur la productivité et la gestion du stress. Il faudra sans doute observer de plus près les résultats des entreprises qui adoptent ce modèle pour mieux comprendre l’impact réel sur la qualité de vie au travail.